ForêtNeuchâtel a fêté dignement son centenaire. L’association des propriétaires forestiers de ce canton helvétique limitrophe de la France a en effet été créée en 1921. « Nous regroupons à la fois des forêts publiques et privées dont 200 membres très actifs représentant 80 % des 30.000 hectares de forêts du canton », précise Jean Wenger, le président de l’association neuchâteloise. Pour commémorer sa naissance, ForêtNeuchâtel organisait le 15 décembre 2021 une nouvelle édition de sa traditionnelle mise de bois précieux sur parc. Celle-ci restera gravée dans les mémoires non seulement pour les raisons historiques évoquées ci-dessus mais aussi parce que le chêne a battu tous les records avec notamment un spécimen unique dont le prix a dépassé toutes les attentes des vendeurs. Sur cette essence, Nicolas Joss, le chargé d’affaires de ForêtNeuchâtel, estime que l’arrivée de gros acheteurs chinois sur le marché européen brouille méchamment les cartes. Et les prix du chêne s’en ressentent avec une augmentation annuelle de 30 % pour un cours moyen s’établissant à 657 CHF/m3 (contre 518 CHF/m3 en 2016 dans une mise identique qui avait été de très bonne tenue). Les enchères ont été marquées par la commercialisation d’une pièce exceptionnelle de chêne. « Nous avons effectivement vendu une grume de 5,78 m3 pour le prix total de 11.572 CHF », déclare Nicolas Joss. Au cours du jour, ce bois d’anthologie (8 m x 104 cm, sans défaut apparent, 15 offres) revient à environ 2.000 euros/m3 ! C’est un acheteur suisse qui a emporté ce bois pour une transformation en placage tranché. À noter par ailleurs l’explosion des prix du mélèze dont le tarif moyen atteint 522 CHF/m3 contre 145 HF/m3 en 2020. Belle progression également de l’épicéa à 388 CHF/m3 (+53 % en 1 an) et tenue correcte du frêne (+18 % à 191 CHF /m3) qui profite d’une demande intéressante en Europe sur les belles qualités. Cette mise se déroulait dans un contexte encore tendu pour l’économie forestière suisse. Les responsables de ForêtNeuchâtel qualifient l’année 2020 de mauvaise, notamment pour les résineux dont la demande intérieure avait fortement chuté alors que la cherté du franc suisse – mais aussi l’état du marché international – limitait grandement les possibilités d’exportation. « Heureusement, les propriétaires forestiers constatent une reprise des prix des grumes bord de route, notamment ceux du sapin-épicéa qui ont gagné +20 % depuis le début de l’automne », se réjouit Jean Wenger.
Première Transformation