Le 19 novembre, la commission palette/Sypal de la Fédération nationale du bois organisait en ligne la seconde édition de Futuropalettes. Ces rencontres ouvertes aux acheteurs et aux utilisateurs de palettes bois, mais aussi aux institutionnels, ont notamment permis aux professionnels du secteur d’effectuer un premier bilan de l’activité pour cette année 2021. « Nous n’avons jamais connu ça », assurait Jean-Louis Louvel, le président-fondateur du groupe PGS.
Les éléments communiqués pour l’occasion font état de volumes de production supérieurs aux deux années précédentes, avec une hausse estimée à 8% de janvier à septembre par rapport à la même période en 2020. Revers de la médaille, cette augmentation de la demande s’accompagne d’une progression généralisée du niveau des prix, dans un contexte international marqué par d’importantes tensions sur le marché des matières premières.
Le coût du bois, qui représente 70 à 75% de la constitution du prix d’une palette, est bien sûr orienté à la hausse, mais d’autres postes sont également impactés. L’acier, utilisé pour la fabrication des pointes, a ainsi vu son cours augmenter de 64% depuis un an. « D’autres petits postes comme l’énergie sont aussi en hausse. L’assurance a également vu son coût s’envoler », poursuivait Jean-Louis Louvel.
Vers un atterrissage ?
Au cours des échanges, plusieurs facteurs ont été avancés pour tenter d’expliquer la situation actuelle à des utilisateurs en at- tente de réponses quant aux évolutions à venir. « Même si nous sommes repartis d’un point bas, il n’y a pas forcément eu de coup d’arrêt lié aux mesures prises pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 car la palette a été classée parmi les activités essentielles », a expliqué Jean-Louis Louvel.
« La Chine est un aspirateur à bois. 30% de sa croissance est issue de la construction. Le pays a augmenté ses importations de résineux de 24% pour le monde, ce qui équivaut à une hausse de 44% pour l’Europe. Aux Etats-Unis aussi l’activité est repartie plus vite qu’ailleurs. Actuellement, la pression est un peu moins forte. L’indice allemand HPE est en légère diminution mais il ne peut y avoir encore de répercussions sur le prix des palettes, notamment parce que les fabricants avaient anticipé les fluctuations du marché en augmentant leurs stocks ».
Ira-t-on pour autant vers une pause en 2022 ou en 2023 ? « Il est difficile d’avoir une vision même à six mois », ajoutait l’industriel. « On peut toutefois espérer que la Chine continue le ralentissement de son développement. Mais est-ce que le vrai sujet c’est le prix ou d’être livré en temps et en heure ? Dans le situation actuelle, je conseille à nos clients d’être fidèles à leurs fournisseurs. Essayez de les accompagner. » Invité à se prononcer sur le sujet d’un point de vue macroéconomique, Bpifrance considère pour sa part que le pic de difficultés aurait été atteint. « Certains facteurs de relance vont progressivement s’estomper », indiquait ainsi Baptiste Thornary, chef de la conjoncture de la zone euro pour la banque publique d’investissement. « Les effets « report » vont progressivement diminuer, ceux du plan de relance de Joe Biden aux Etats-Unis aussi.
Six ateliers en ligne
Ce plan a induit une hausse de la consommation des ménages à des niveaux qui n’auraient été atteints qu’en 2023 ou 2024 sans la crise sanitaire. Les augmentations de prix arrivent aussi progressivement dans le panier du consommateur, ce qui devrait contribuer à calmer le marché. Ce phénomène d’atterrissage va toutefois prendre du temps et devrait s’étirer dans la durée ».
Après les présentations de la matinée, les inscrits étaient invités l’après-midi à choisir deux sessions parmi six ateliers consacrés à des sujets en lien direct avec les problématiques d’utilisation de la palette bois au sein de la chaîne logistique.