Le 7 mai a eu lieu la présentation, sous forme de webinaire et en partenariat avec le CSF Bois, de l’AMI «Développement de produits bois et de systèmes constructifs bois innovants». Visant à identifier l’ensemble des projets pouvant contribuer au changement d’échelle de l’offre industrielle d’éléments techniques, tant de rénovation que de construction en bois, cet appel à manifestation d’intérêt, ouvert jusqu’au 13 juillet prochain, englobe les principales techniques constructives à base de bois qui sont appelées à se développer de manière significative d’ici à 2035.
Le ministère de la Transition écologique, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ont annoncé à l’occasion de la signature de l’avenant au contrat de filière bois-forêt, le 14 avril dernier, l’ouverture d’un appel à manifestation d’intérêt pour le développement de produits bois et de systèmes constructifs bois innovants. Cet appel à manifestation d’intérêt (AMI) vise à identifier l’ensemble des projets pouvant contribuer au changement d’échelle de l’offre industrielle d’éléments techniques, tant de rénovation que de construction en bois.
Des propositions sont attendues aussi bien dans la phase de production industrielle du matériau bois transformé (panneaux de process et contreplaqué, poutres, lamellé-collé et contrecollé, CLT ...) que dans la phase de préfabrication d’éléments constructifs en bois. L’AMI englobe les principales techniques constructives à base de bois qui sont appelées à se développer de manière significative d’ici à 2035 avec la croissance de la demande intérieure, notamment dans la perspective de la RE 2020.
Il doit également veiller à valoriser la ressource de bois d’œuvre de nos forêts françaises. Cet AMI s’articule avec la stratégie d’accélération ville durable du PIA 4, les soutiens à l’investissement, à la modernisation, à la décarbonation et à la relocalisation de l’industrie mis en œuvre dans le cadre de France relance et avec le Fonds bois – écomatériaux (FBEM ou Fonds Bois 3) de BpiFrance.
CLT, mais pas seulement
Luc Charmasson, président du Comité stratégique de la filière bois (CSF Bois) a commencé par rappeler le contexte dans lequel s’inscrit cet AMI, à savoir dans le cadre du Contrat stratégique de filière, l’AMI «Développement de produits bois et de systèmes constructifs bois innovants» étant partie intégrante de ce contrat. Une initiative à rapprocher de l’entrée en vigueur prochaine de la RE 2020, qui, comme l’estime Luc Charmasson, constitue pour la filière une «opportunité inédite», qui devrait permettre un accroissement de la part du bois dans la construction de l’ordre de 10%. A la RE 2020 s’ajoute notamment l’obligation, décidée, par Julien Denormandie en tant que ministre du Logement, pour les établissements publiques d’aménagement, d’inscrire dans le programme un minimum de 10% de bois par an.
Luc Charmasson a rappelé par ailleurs la présentation, le 6 mai, d’une étude du CSA relative à la perception par les Français du bois dans la construction, enquête aux résultats des plus encourageants : «La filière a réfléchi à la façon d’être à la hauteur de ces enjeux, d’où la présentation d’un Plan ambition bois construction comprenant dix engagements. Nous avons reconnu des points à améliorer : ceux-ci concernent moins la forêt française, qui certes mériterait des plantations supplémentaires (sachant que nous n’exploitons, cela étant, que 60% de celle-ci) que les produits dits d’ingénie- rie, destinés à la construction, dont 60% proviennent pour l’heure de l’étranger, en particulier d’Europe du Nord. D’où une nécessité de réindustrialiser, dans les prochaines années, afin de gagner en autonomie». «Cet AMI, tel qu’il était initialement envisagé par le Gouvernement, ne concernait que le CLT», poursuit Luc Charmasson.
«Or, nous leur avons fait comprendre la nécessité de l’étendre à d’autres produits. Car si la part du CLT, essentiellement employé dans l’édification des immeubles de grande hauteur, pourrait passer de 2% à l’heure actuelle à 4 ou 5%, c’est surtout la part des autres produits, tels que le contrecollé, le bois abouté ou le lamellé-collé, part déjà importante, qui pourrait croître de façon significative.» Pour ce faire, l’idée est à la fois de renforcer les capacités de production des usines déjà existantes, et aussi de créer de nouvelles unités. «Un certain nombre d’entreprises a déjà investi, et obtenu des subventions. Cependant, il faut que la filière bois soit encore mieux accompagnée, dans le cadre de la politique de décarbonisation de l’Etat», insiste Luc Charmasson : «Afin de doter la filière d’outils suffisants, nous estimons que les besoins s’élèvent à environ 800 millions d’euros par an» […]