RFF et SNCF Infra se sont engagés à augmenter la part des traverses en chêne dans les réseaux de chemin de fer et la part du bois dans les équipements ferroviaires en général.
Un accord important pour la filière bois a été signé le 1er juillet entre la Fédération nationale du bois d'une part, Réseaux ferrés de France et SNCF Infra d'autre part, dans lequel RFF et SCNF infra s'engagent à commander un minimum de 250.000 à 300.000 traverses en chêne par an aux scieurs français, avec un objectif à terme de 340.000 traverses/an "selon les besoins du réseau, de l'évolution du prix des traverses, du calendrier d'entretien et de renouvellement des infrastructures".
Le nombre de traverses bois utilisées par RFF a diminué de moitié en cinq ans, passant de 500.000 à 250.000 unités en 2010. Le traitement des traverses en chêne à la créosote pour les rendre imputrescibles, qui interdit le recyclage des traverses du fait de ses propriétés cancérigènes, constituait un des points de blocage. L'obligation depuis 2010 d'assurer le traitement en fin de vie des traverses en chêne, qu'il aurait été dangereux de laisser simplement en décharge, a conduit SNCF Infra à expédier ces traverses en Allemagne pour alimenter (après traitement) des usines de cogénération, ce qui avait un coût. En 2012, les professionnels se sont donc engagés dans un programme de recherche avec le soutien de fonds publics pour trouver une alternative à la créosote.
Les blocages auraient été aussi d'ordre structurel, les freins venant de la nécessité de rallier à un même avis RFF et SCNF Infra d'une part, les conseils régionaux responsables des lignes régionales et RFF d'autre part. La mise en place l'an dernier d'un groupe de travail réunissant l'ensemble des parties prenantes, sous l'égide des services du ministère de l'Agriculture et du ministère des Transports, a permis d'avoir enfin des données précises sur les coûts respectifs réels de l'utilisation des traverses béton et chênes, de leur entretien et de leur traitement en fin de vie (les traverses en béton sont broyées pour en faire du ballast, celles en chêne sont expédiées en Allemagne
). Ce sont les travaux de ce groupe de travail qui ont permis de parvenir à un accord pour redonner aux traverses en bois une place plus importante dans le renouvellement des traverses usagées dans un premier temps et dans leur utilisation pour les futures lignes à vitesse réduite dans un deuxième temps.
Mais plus encore, ces échanges ont permis un rapprochement qui débouche sur l'engagement par la SNCF et RFF de privilégier d'une manière générale le bois français dans l'ensemble des infrastructures ferroviaires (rénovation des gares, chauffage ), ce qui ouvre de belles perspectives à la filière.
Nathalie Jaupart-Chourrout