Il y a 6 mois, des vallées du nord des Alpes-Maritimes subissaient un épisode méditerranéen d’une rare violence. Dans celle de la Vésubie, la Scierie du Mercantour a été détruite par les flots. Aujourd’hui, son dirigeant Pierre-Jean Dalmasso envisage une renaissance de l’activité.
Le 2 octobre 2020 restera une date à jamais gravée dans la mémoire de Pierre-Jean Dalmasso. Comme beaucoup d’habitants de l’arrière-pays niçois, les crues torrentielles qui ont déferlé sur les hautes-vallées de la Roya, de la Tinée et de la Vésubie, ont méchamment marqué son esprit. Par chance, il ne compte dans sa famille aucune des 25 victimes qui n’ont pas survécu à la furie des flots. Mais dans ce drame, il a perdu sa scierie.
«Le matin de ce vendredi-là, le temps s’est dégradé, les pluies ont forci et le niveau de la Vésubie, dont le lit se trouve à 10 m au-dessous de ma scierie, a commencé fortement à monter.» Pierre-Jean Dalmasso a demandé à ses deux salariés de quitter les lieux. Lui est resté pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être encore. «Lorsque au début de l’après-midi j’ai vu passer des voitures dans les flots qui arrivaient au niveau de ma plateforme, j’ai alors compris qu’il fallait que je parte de cet endroit pour aller rejoindre mes proches qui s’inquiétaient.»
Quand le scieur de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes) est revenu le lendemain matin, le soleil brillait étrangement sur la vallée. Devant lui se dévoilait un paysage de désolation. La rivière, dont le lit n’était habituellement que d’une dizaine de mètres, avait charrié des embâcles sur plus d’une centaine de mètres de large et sur au moins 7 mètres de hauteur. De la Scierie du Mercantour, il ne restait que des ruines, des pans de bâtiments et quelques machines détruites et recouvertes par un amoncellement de boues, de roches et de détritus de toutes sortes […]
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