Le 9 juillet, le Syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB) a indiqué avoir adressé une lettre ouverte au nouveau Gouvernement nommé le 6 juillet par Emmanuel Macron. Dans ce cadre, l’organisation professionnelle, qui regroupe 21 fabricants et importateurs français de chaudières à bois, a notamment formulé plusieurs propositions dont l’objectif vise à la fois à aider le secteur à faire face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19 et à relancer l’activité d’un marché plutôt bien orienté jusqu’au confinement de la population mi-mars. «En 2019 et début 2020, nous avions les ingrédients a priori principaux pour poursuivre le développement du bois-énergie : des commandes, des installateurs mobilisés et des aides publiques importantes. Pour autant, la balance restait déséquilibrée avec, malgré nos alertes, des installateurs certifiés Qualibois encore en sous-effectif», explique Thomas Perrissin, vice-président du SFCB. «Comme partout en France, nous sommes inquiets !», poursuit Eric Trendel, président du SFCB. «L’activité de toute la filière a été fortement réduite après le 16 mars, mais nous devons repartir de plus belle pour parvenir à concurrencer les énergies fossiles redevenues un concurrent sérieux au vu de leurs prix actuels. Il s’agit d’une prise de conscience collective à avoir sur nos modes de consommation, puisque nous pouvons affirmer que nous sommes une réponse écologique à la crise.»
Dans ce contexte, le Syndicat français des chaudiéristes biomasse a adressé quatre demandes au Gouvernement pour limiter l’impact des conséquences de la crise sanitaire sur l’activité du secteur au cours des prochains mois. Il souhaite notamment la réintégration des 9es et 10es déciles dans les crédits d’impôt à la transition énergétique (CITE) en 2020 et 2021, afin d’élargir la proportion des ménages ayant droit aux aides. «Ces ménages les plus aisées tirent le marché, ils représentent environ 40% des investissements dans les énergies renouvelables et l’isolation ; ils sont donc indispensables à la reprise», commente le SFCB, qui demande par ailleurs le maintien et la simplification des aides en place pour les ménages intermédiaires et les foyers les plus modestes (CITE, Certificats d’économie d’énergie (CEE) et le coup de pouce, Éco PTZ, Ma Prime Renov). Dans ses propositions adressées au Gouvernement, l’organisation professionnelle souhaite également un passage de la TVA à 5,5% pour le combustible bois et une nouvelle trajectoire pour le système de valorisation du carbone. «Véritable instrument d’une politique énergétique et environnementale vertueuse, la valorisation du carbone devait atteindre 100 euros/tCO2 en 2023», explique le SFCB. «La crise sociale a mis fin à cette trajectoire par un arrêt à 44,60 euros/tCO2. Si nous pouvons nous féliciter de l’existence de cette valorisation carbone, nous estimons cependant être encore bien loin des ambitions nous permettant de réduire massivement nos émissions de gaz à effet de serre. Bien loin des ambitions nous permettant d’envisager l’efficience énergétique pour un avenir plus respirable et plus vert d’ici à 2030… Nous devons donc réclamer la reprise de la trajectoire initiale mais cette fois avec pédagogie, clarté sur son usage et surtout, compensation significative pour les plus faibles.» Les quatre propositions formulées par le SFCB s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie plus globale de l’organisation professionnelle dont les objectifs sont de valoriser le bois-énergie, former plus d’installateurs à la pose des équipements de chauffage, et les inciter, ainsi que le public, à faire le choix de cette source d’énergie.
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