« Les prix restent hauts et ont continué d’augmenter en fin d’année », écrit l’Office national des forêts dans son analyse de l’évolution du prix des bois diffusée le 17 février. Au cours de l’année 2022, l’ONF estime ainsi que le prix des bois sur pied a augmenté de 51 % pour le chêne, de 46 % pour le sapin-épicéa, de 24 % pour le pin maritime, de 23 % pour le hêtre, de 18 % pour le pin sylvestre et de 11 % pour le douglas.
Côté bois façonnés, les données font état d’une hausse de 50 % du prix du chêne sur un an, de 41 % du sapin-épicéa, de 26 % du pin maritime, de 23 % du pin sylvestre, de 22 % du douglas et de 11 % du hêtre.
Dans son analyse des tendances par essences, l’ONF souligne que « les prix moyens sont hauts et se stabilisent notamment pour les catégories destinées au bois de palette », en ce qui concerne les résineux blancs (sapin-épicéa) « À l’export, les prix baissent, afin de rester compétitifs face aux baisses de prix scandinaves ».
Pour le chêne, « les cours grimpent encore tirés par le très bon dynamisme de la tonnellerie, la demande en aménagement extérieur et intérieur mais aussi par une baisse constante de la ressource depuis plus de cinq ans. La valeur des exportations de grumes de chêne – 194 millions –, a augmenté de 63 % en un an. Une grande partie de ces bois partent vers l’Asie. Le chêne français bénéficie des restrictions d’exportation américaine et russe vers la Chine, premier parqueteur mondial. Le marché du hêtre est très dynamique, surtout à l’export et avec un prix haut. La valeur des exportations de sciages a augmenté de 24 % en un an ». Enfin à propos des résineux rouges (pin-douglas-mélèze), l’ONF souligne que « ces trois essences ont atteint en décembre 2022 leur plus haut niveau de prix depuis 15 ans en bois façonné, au-dessus de la bonne année 2014 comme observé également en Allemagne. En bois sur pied, le douglas est en baisse ».
À la lumière des résultats d’un exercice 2022 qu’il qualifie « d’année faste », l’ONF précise que 2023 s’annonce « plus difficile, avec une baisse de l’activité économique et des prix, notamment sur les résineux. [...] Les conséquences de la guerre en Ukraine se font toujours sentir, avec la hausse du coût de nombreuses matières premières et des pénuries de matériaux. Dans ce contexte incertain également marqué par les sanctions américaines contre la Chine, la Russie, l’Iran, plusieurs indicateurs font craindre une récession. Elle devrait toucher un tiers de l’économie mondiale cette année selon le Fonds monétaire international. […] Certes, l’euro s’est stabilisé à un niveau correct – au-dessus d’un dollar – et l’inflation est moins haute que la moyenne européenne en France. Mais la baisse enclenchée à l’international va toucher le marché national, même si le système des contrats d’approvisionnement stabilise en partie les prix. […] De façon globale, les concurrents étrangers, notamment Allemands et Scandinaves, sont confrontés à la chute des prix outre-Atlantique et vont surinvestir le marché français au détriment des acteurs locaux ».
815
Dans sa lettre de conjoncture n° 10, l’ONF indique que 815 contrats d’approvisionnement ont été signés avec des industries du bois en 2022.