D’après les données diffusées le 15 janvier par la FNB, le niveau d’activité moyen de la filière, tous secteurs confondus, s’établit à 102%. Preuve de la bonne orientation de la conjoncture actuelle, 38% des 227 entreprises ayant répondu à cette enquête affichent un taux d’activité compris entre 90 et 100% de leurs niveaux habituels et ce chiffre dépasserait même les 100% pour 32% des professionnels interrogés. Pour le mois en cours, 30% des entreprises déclarent avoir un carnet de commande rempli à plus de 100% par rapport à la normale et 78% estiment avoir d’ores et déjà dépassé un seuil de 80% de commande pour le mois de février. A l’inverse, 7% tournent encore à moins de 70% de leur fonctionnement habituel, 11% auraient même un carnet de commande très faible (inférieur à 70%) et 15% estiment pour l’heure ne pas encore atteindre ce niveau d’affaires pour le mois à venir.
Au rang des préoccupations des chefs d’entreprises, la capacité de trésorerie de leurs sociétés continue de fluctuer sur la période observée puisque 59% indiquent disposer de moins de trois mois de visibilité dans ce domaine alors qu’ils n’étaient, entre guillemets, plus que 55% mi-décembre et 53% en octobre. L’Observatoire de la FNB précise que 22% des entreprises auraient tout de même plus de 6 mois de trésorerie mais souligne aussi a contrario que 20% des répondants disposeraient de moins de trente jours.
Au-delà de ces évolutions de conjoncture, plusieurs sujets focalisent actuellement toutes les attentions au sein de la filière forêt-bois. Parmi ceux-ci, l’entrée en vigueur prochainement de la Réglementation environnementale figure en bonne place. «La filière bois est entièrement mobilisée pour que la RE 2020 ne soit pas dénaturée ou vidée de sa substance par des reports, abaissements de seuils ou autres artifices. L’ACV dynamique constitue la colonne vertébrale et les seuils proposés sont très modérés», indique le délégué général de la FNB Nicolas Douzain face aux nombreuses réactions suscitées lors de la présentation de ce texte par le Gouvernement. Autre dossier sur lequel la filière attend des réponses, l’avenir de l’usine de pâte à papier Fibre Excellence Tarascon (FET), placée en redressement judiciaire depuis le 8 octobre dernier. «Le Gouvernement aide à la survie du site – la filière l’en remercie –, mais force est de constater le manque d’initiatives des conseils régionaux et départements pour aider au bouclage financier alors qu’il n’existe pas de plan B opérationnel. Ce n’est pas compréhensible», explique Nicolas Douzain. Pour obtenir des réponses, l’organisation professionnelle vient d’adresser un courrier au ministre de l’Agriculture dans lequel elle rappelle entre autres l’impact qu’aurait pour la filière la disparition de cette entreprise. «150 transporteurs et 250 à 300 fournisseurs approvisionnent régulièrement FET, qui sont des exploitants forestiers et des scieurs employant eux-mêmes une multitude de sous-traitants entrepreneurs de travaux forestiers, soit plus de 600 petites et moyennes entreprises forestières, implantées sur plus de 4 régions». Dans cette lettre datée du 15 janvier, la FNB interpelle aussi Julien Denormandie sur l’absence à ce stade d’une «alternative raisonnable à FET» et demande à «l’Etat d’empêcher quoi qu’il en coûte la catastrophe économique, sociale et écologique que serait la fermeture définitive de cette usine». Pour l’heure, la préfecture des Bouches-du-Rhône a indiqué par voie de communiqué que l’État serait prêt à apporter un nouveau soutien financier à la société en vue de prolonger la période d’observation accordée par le tribunal de commerce de Toulouse.
Niveau de chiffre d'affaires pour janvier et par rapport à la normale par secteur d'activité