Le ministère de la Transition écologique vient d’annoncer l’ouverture jusqu’au 26 avril d’un appel à manifestation d’intérêts (AMI) national dont l’objectif est d’identifier et de soutenir des projets pour accélérer la mise sur le marché de granulés de biomasse traités thermiquement (pellets) afin de remplacer des usages du charbon, notamment pour les chaufferies et l’industrie. « L’atteinte de la neutralité carbone en 2050 implique de sortir de toute dépendance aux énergies fossiles », écrivait pour l’occasion le Gouvernement dans un communiqué diffusé le 17 février. « Parmi ces énergies fossiles, le charbon est encore parfois utilisé en France pour des chaufferies, pour l’industrie et de manière très marginale et décroissante pour la production d’électricité. Une des solutions pour se passer définitivement du charbon est de développer des substituts moins émetteurs de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie du combustible. Ces substituts prennent notamment la forme de granulés de biomasse traités thermiquement par des procédés de torréfaction ou explosion à la vapeur (black pellets). En effet, le carbone capté par la biomasse (exemple : bois) au cours du cycle de vie peut compenser les émissions générées au moment de la combustion. Pour développer ces substituts, plusieurs travaux d’innovation ont été conduits ces 15 dernières années mais des verrous technologiques subsistent et aucune filière n’a encore été mise en place à grande échelle. Cet appel à manifestation d’intérêts, opéré par l’Ademe, est une démarche d’identification de projets industriels en phase de développement portés par des entreprises. Son objectif est d’identifier des projets de passage à l’échelle industrielle d’usines de fabrication de granulés traités thermiquement, issus prioritairement de déchets de bois ou de la fraction ligno-cellulosique des déchets verts (résidus ligneux issus de refus de compostage), pour être utilisés dans des installations de production de chaleur ou dans des procédés industriels. »
Dans le cadre de cet AMI, le tonnage annuel minimum requis du projet est fixé à 80 000 tonnes de granulés produits par an. Le ministère de la Transition écologique précise que les projets devront être réalisables à court ou moyen terme (1 à 3 ans après la réalisation des études) et intégrer un calendrier de déploiement. Il ajoute que cet AMI « vise aussi à faire émerger des synergies entre l’industrie et les collectivités en charge de la collecte du bois déchet. Les liens avec les territoires et la proximité des approvisionnements feront partie des critères prioritaires d’appréciations des projets ».
Les projets candidats doivent être adressés sur la plateforme de l’Ademe accessible via le lien suivant.