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Carrefour international du bois : la première transformation reste confiante

La 17e édition du Carrefour international du bois a ouvert ses portes le 28 mai 2024. La première transformation était réunie sur le Hall XXL.

Organisé tous les deux ans à Nantes, le Carrefour international du bois a ouvert ses portes ce 28 mai 2024 à 9 heures. 637 exposants et marques, issus de 40 pays différents sont à l’affiche de cette 17e édition. Ils sont répartis pour la première fois cette année sur quatre grand secteurs thématiques sur le parc des expositions de La Beaujoire : Parquet dans le Hall 1, Panneaux sur le Hall 2, Construction dans le Grand Palais et enfin Sciage, forêt et commerce du bois sur le Hall XXL.

La filière forêt-bois avait marqué le pas en fin d’année 2023, impactée par la baisse de la demande sur le marché de la construction neuve. Sur le Carrefour international du bois, les professionnels de la première transformation témoignaient de leur ressenti et de la façon dont ils abordent le second semestre 2024.

  • « L’activité est difficile », constate par exemple Pascal Berthelet, commercial chez Bois et sciages de Sougy (groupe Monnet-Sève). Pour l’entreprise nivernaise spécialisée dans le sciage du douglas, les perspectives sont encore floues. « L’activité a certes été un peu meilleure au printemps, mais c’est habituel. Nous sommes liés au marché du bâtiment, et il n’y aura sans doute pas de reprise avant la fin de l’année », estime Pascal Berthelet. « D’une manière générale, tout ce qui est lié au bâtiment neuf est impacté. »

Bois et sciages de Sougy (groupe Monnet-Sève), sur le Hall XXL du Carrefour du bois.
Crédit photo : PN

  • Le groupe Fruytier occupe deux stands sur le Carrefour. L’occasion de mettre en avant le site de production bourguignon, à La Roche-en-Brenil (21), qui scie les douglas du Morvan. « Fruytier France, c’est 110 équivalents temps plein », explique Grégory de Jacquier, CEO. Le groupe possède cinq autres sites de production : quatre en Belgique, son pays d’origine, et un en Allemagne. « La situation en Europe de l’Ouest est compliquée en ce moment », concède Grégory de Jacquier. « Le carnet de commandes est bien rempli, mais le problème se situe au niveau de la visibilité. Il faut suivre au niveau des réapprovisionnements. » « On ressent une certaine morosité », constate Pascal Drouhin, manager régional France Ouest. « Et contrairement à ce qui s’était passé lors de la crise de 2008, l’État n’a pas injecté d’aides. » « On revient à des niveaux pré-Covid », nuance Grégory de Jacquier. « Sur une base annuelle, nous connaissons une légère progression par rapport à 2023. 2024 sera une année de bon cru, avec 500 à 600 000 m³ sciés. Les fondamentaux ne sont pas si mauvais ! Certes, si nous ne dépendions que de la construction, nous serions plus inquiets ; mais on est très actifs sur d’autres secteurs, par exemple tout ce qui est bois de jardin. Et on continue d’investir pour la qualité. »

"2024 sera une année de bon cru", estime Grégory de Jacquier (au centre).
Crédit photo : PN
Pascal Drouhin sur le stand Bourgogne du groupe Fruytier.
Crédit photo : PN

  • Après la « bulle Covid », les marchés reviennent à leur niveau de 2019. « Il faut se poser les bonnes questions ; nous étions dans une période d’euphorie », déclare Thibault Chastagnier, directeur technique au sein du groupe familial Ducerf. « En 2023, nous étions un peu sur la lancée des années précédentes. » pour le scieur bourguignon de chêne, malgré une baisse au second semestre, l’année 2023 s’est clôturée par un chiffre d’affaires de 42 millions d’euros : « C’est la deuxième année de référence pour le groupe ». « Les marchés évoluent, il y a une forte demande sur les produits très qualitatifs en scierie », précise Thibault Chastagnier. « Si nos produits de deuxième transformation (menuiserie, agencement…) ont connu un ralentissement, la première transformation reste soutenue. 2023, c’est -3 % de chiffre d’affaires par rapport à 2022, mais plutôt 10 % en volume, car nos prix ont évolués. En 2024, le premier trimestre a été compliqué, mais il y a eu un rebond au mois d’avril. Nos marchés sont diversifiés (paysage, parquet, menuiserie, tonnellerie, charpente…) mais tous plus ou moins liés à la construction. Cependant, nous sommes moins touchés que dans le résineux. » Ceci notamment grâce au marché de la rénovation, qui tire son épingle du jeu et fait appel au chêne (parquet…) « Les marchés suisse et grand export sont également porteurs », ajoute Thibault Chastagnier, qui précise que Ducerf réalise 50 % de son activité à l’export. Le scieur reste confiant : « On est bien assis sur nos marchés de base, et convaincus que le chêne à un rôle à jouer dans la construction ». Ducerf développe notamment un CLT de chêne, et lance en 2024 un plan d’investissement inédit soutenu notamment par France 2030.

Thibault Chastagnier, directeur technique au sein du groupe familial Ducerf, annonce des projets ambitieux pour 2024.
Crédit photo : PN

  • La scierie et raboterie Gaiffe, basée à Champ-le-Duc (88), est spécialisée dans le résineux. Elle a lancé fin 2023 une scierie façon scandinave parmi les plus modernes de France. « Même si la fin d’année dernière a été un peu plus calme, la reprise a eu lieu en février-mars », explique Alexis Bouriot, responsable commercial, qui ajoute que le carnet de commandes est plein. « Notre nouvelle scierie nous permet de travailler des petits diamètres, pour une qualité proche des bois scandinaves. Par ailleurs, notre capacité de séchage est quasiment totale pour notre production. L’idée, c’est d’aller un peu plus loin vers la transformation. On travaille sur la grande distribution, ce qui nous a permis de garder un certain flux. » Autre corde à l’arc de l’entreprise, les chantiers techniques. C’est ainsi elle qui a livré en 2022 le bardage de la façade de la piscine olympique de Paris 2024.

"La reprise a eu lieu en février-mars", explique Alexis Bouriot, responsable commercial chez Gaiffe.
Crédit photo : PN

  • Possédant aujourd’hui pas moins de 10 sites en France et 3 à l’étranger (dont une scierie au Brésil, qui se fournit en pin américain), le groupe Archimbaud demeure une entreprise familiale, alliant croissance économique et approche philanthrope, comme le montre sa fondation, le Fonds Archimbaud pour l’Homme et la Forêt. Ce scieur poursuit une croissance basée sur la diversité, les activités palettes et pellets représentant respectivement 39 et 37 % (contre 13 % pour le sciage). Une croissance basée sur le principe premier d’une valorisation de la matière, pour lequel ont été développé des outils spécifiques. « Nous avons développé une importante activité de palettes, en particulier depuis 2020 », précise Anne-Sophie Lebel-Coroller, responsable de la communication : « Notre volume d’activité est directement lié à celui de l’économie, et la hausse ressenti corrélativement aux prochains Jeux olympiques doit être relativisée, car elle est par définition temporaire. Le bois énergie, en outre, a connu une baisse due à un hiver globalement doux. Pour autant, notre diversification s’avère, dans un tel contexte, un choix d’autant plus pertinent ».

De gauche à droite : Thomas Pérot (directeur commercial), Anne-Sophie Lebel-Coroller, (responsable de la communication), Emeric de Romans (directeur des approvisionnements bois) chez Archimbaud.
Crédit photo : Stéphane Jardin

  • La scierie iséroise Forest SAS, spécialiste du feuillu, n’a pas ressenti les turbulences de 2023. « On s’occupe de scier », déclare, impavide, son président Olivier Adam. Cette petite entreprise de 10 personnes trace son chemin depuis 1822. « Le feuillu dépend moins du secteur de la construction. Nous maintenons des prix stationnaires depuis toujours, avec une variation d’environ 5 % par an. Cette année, on ne l’a même pas appliquée. »

Olivier Adam, président de Forest SAS.
Crédit photo : PN

  • Partageant le même stand, Le Bois cintré du bocage réalise des pièces courbes en petites et grandes séries. L’entreprise travaille feuillus et résineux pour le B to B. son dirigeant Patrick Adam explique : « Nous sommes sur une niche, un métier de spécialiste. On a fait des aménagements de façade pour le village des athlètes ». Ainsi, la société vendéenne d’une vingtaine de salariés n’a pas été affectée par les difficultés de la filière.

"Nous sommes sur une niche, un métier de spécialiste", explique Patrick Adam.
Crédit photo :

  • L’entreprise Deschaumes, créatrice du parquet Naofloor, présente ce produit innovant et hautement vertueux sur le plan environnemental : mondialement breveté et validé par FCBA, et en outre fait de chêne massif français, sa pose flottante garantit une potentielle réutilisation et en l’occurrence la possibilité de la déplacer d’un bâtiment à un autre sur une temps très long. « Le marché du parquet massif est globalement très pénalisé », estime Samuel Deschaumes, président de l’entreprise : « En outre, la reprise ressenti sur le secteur de la rénovation concerne plutôt l’entrée de gamme, comme les contrecollés avec un parement faible, plutôt que le parquet ancien. Quant à nous, grâce à Naofloor, notre stand ne désemplit pas ! En plus de notre première ligne de production en fonctionnement depuis deux mois sur notre site de Saint-Pierre-les-Étieux, nous avons inauguré une seconde ligne sur notre site de Tours (37), là aussi avec un matériel spécialement conçu ».

Samuel Dechaumes, président de l’entreprise, en compagnie de sa femme, directrice générale.
Crédit photo : Stéphane Jardin

  • Pour David Sarcinella, directeur général Europe de l’Ouest pour la marque de revêtement de sols en bois densifié Bjelin (groupe Välinge), si l’activité a connu un « trou d’air entre juillet et octobre 2023, les mois de novembre et décembre se sont révélés exceptionnels ». « Nous avons surfé là-dessus au premier trimestre 2024 », explique-t-il. « Nous avons réalisé entre 10 et 12 % de progression. Aujourd’hui, nous avons quasiment rattrapé le résultat de l’année dernière ».

Thomas Hamelin, responsable régional des ventes France Sud, et David Sarcinella, directeur Général France de Bjelin.
Crédit photo : PN

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