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La grue hydraulique, innovation décisive pour les grumiers, porteurs et abatteuses

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Ingénieur reconverti dans l’exploitation forestière en 1979, Pierre Estrade a débuté l’abattage mécanisé en Limousin avec une Lokomo Makeri. Gérant de Mécafor en 1991, il a pu travailler en abattage avec une Lokomo 990 alors que la même année le CBB avait investi dans une Osa 250E Super Eva et Unisilva dans une abatteuse sur chenilles Simaf. Le début des années 1990 marque le commencement de la mécanisation forestière en Limousin.

Le Bois International - Quelles sont les grandes évolutions du débardage de 1930 à 1945 ? Que dire de l’apparition des tracteurs et camions intervenant en forêt avec des remorques forestières ? Quelles étaient les techniques utilisées jusqu’alors et ont-elles perdurées ? Quel a été l’impact de la seconde guerre mondiale ?

Pierre Estrade : Né après la seconde guerre mondiale, je n’ai pas vu l’évolution du débardage des bois pendant les années 30. Je ne peux donc que répéter ce que j’ai entendu par les anciens.

La forêt en Haute-Corrèze n’avait qu’une importance limitée. Elle était constituée par des feuillus (surtout chênes, hêtres et châtaigniers) autour des parcelles agricoles, quelques taillis sur des zones peu productives, des débuts de plantations de résineux (pin sylvestre et épicéa pour les bois de mine). C’était une forêt de subsistance : les arbres du bocage servaient pour les constructions, les houppiers pour le chauffage, les feuilles et glands pour le bétail. Beaucoup étaient vendus pour les traverses de chemin de fer. Les rares exploitations se faisaient manuellement, abattage au passe-partout et à la hache, débardage avec des vaches (ou plus rarement des bœufs). Le sciage pouvait se faire encore avec des scieurs de long, mais de plus en plus avec les scies à ruban que l’on pouvait trouver dans les bourgs. Le transport se faisait sur charrette avec un attelage de bovins. Les tracteurs et camions étaient rares, surtout avec un réseau de chemins délicat. Lorsqu’une coupe importante se vendait, une scie mobile était utilisée sur place. Il faut rappeler que cette région a fourni beaucoup de scieurs de long qui partaient travailler dans le Sud-Ouest fin XIXe siècle début XXe.

LBI - Quelles sont les évolutions majeures concernant les remorques forestières et le transport de bois pendant les Trente glorieuses, de 1945 à 1975 ?

P. E. : Après la seconde guerre mondiale, la reconstruction du pays a eu besoin de beaucoup de matière première et notamment de bois : poteaux de mine, traverses, poteaux téléphoniques, châtaigniers pour le tanin, charbon de bois… Pour le transport, une offre importante de camions militaires réformés (GMC CCKW, Dodge 4x4 et 6x6, Chevrolet, Ford…) transformés en plateau a permis d’aller sur coupe chercher les grumes et billons pour être dirigés vers la scierie ou une gare. Les bois étaient chargés à la main : les petits bois empilés sur le plateau, les grumes roulées sur des barres sur le camion avec un tourne-bille et la force humaine. Les grosses (ou longues) grumes pouvaient être chargées avec l’aide de treuils manuels portables posés sur le côté du camion, le câble faisant le tour de la grume et revenant jusqu’au rancher permettait de gerber les grumes. Les grosses grumes étaient débardées à l’aide de fardiers qui les soulevaient du sol.

Mais à partir de 1965 environ, deux changements ont commencé à révolutionner le travail du débardeur. La première est l’arrivée de tracteurs adaptés à la forêt : Latil et Agrip mais aussi dans d’autres régions Unimog. Ces débusqueurs quatre roues motrices et directrices équipés d’un treuil puissant et qui pouvaient aussi tirer une grosse remorque ont bouleversé les rendements. C’est aussi le moment où Timberjack a commencé à produire son premier tracteur articulé au Canada. Ce nouveau concept de tracteur a été rapidement utilisé pour faire les premiers porteurs forestiers suivant les modèles développés en Scandinavie, et avec le développement de l’hydraulique qui a permis de faire les premières grues forestières.

Photo : Usine de fabrication des porteurs Osa à Joensuu à partir de 1973. (Crédit : Deere & Company)

Lire la suite dans notre Rendez-Vous de la Méca n°117, « 90 ans du Bois International, 90 ans d’innovations en machinisme »…  

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