En charge depuis le début de l’année d’une mission confiée par le ministre de l’Agriculture*, Jean-Yves Caullet avait choisi les Universités d’été de France bois régions pour présenter un point d’étape sur ses travaux de concertation et de réflexion autour de l’unification des structures interprofessionnelles de la filière forêt-bois au niveau national.
“Quand Stéphane Travert m’a confié cette mission en janvier, il était convenu que je réponde en juin à la question suivante : “Est-ce qu’il me semble possible de parvenir à quelque chose ?”, a expliqué Jean-Yves Caullet. “J’ai indiqué au ministre en juin qu’il me semblait qu’il y avait une piste pour trouver des points d’action communs, pour trouver donc des objectifs communs, et qui suppose un rapprochement des structures, une mutualisation des moyens humains, financiers. Je travaille donc désormais avec les présidents de France bois forêt, de France bois industries entreprises, de France bois régions et tous ceux qui veulent bien échanger sur le sujet, pour voir quel chemin nous pouvons proposer pour aller de la situation d’aujourd’hui vers quelque chose de plus unifié”. Conscient que cette démarche peut susciter des interrogations au sein même de la filière, l’auteur d’un rapport intitulé “Bois et forêts de France” en 2013, désormais président du conseil d’administration de l’ONF, n’a pas manqué d’apporter des précisions sur ce projet à son auditoire, au premier rang duquel figuraient entre autres les membres de FBR. “Le réseau FBR conservera toute son originalité parce qu’effectivement il constitue les interfaces avec les régions. Il n’y a donc pas vocation à fondre ce réseau dans autre chose. Il y a nécessité de rapprocher des pans de filière qui aujourd’hui se parlent – FBF, FBIE, Codifab… – mais nous avons besoin de structurer cela. Ma conviction, c’est que nous pouvons. Mais nous avons un certain nombre de difficultés à résoudre. Je ne dis pas que demain il n’y aura plus qu’un seul organisme, mais nous pouvons travailler ensemble et formaliser ce rapprochement sur des tâches communes. À présent, il y a deux principaux chantiers devant moi. D’abord il faut un périmètre clair. Il va falloir trouver un moyen de parler à tous les échelons et de structurer les choses en fonction de l’importance relative du matériau bois dans l’activité de chacun. Ensuite, il y a la question de la gouvernance. Car ce n’est pas parce qu’on travaille en commun de la graine à la xylochimie que, pour autant, les intérêts de tous sont les mêmes. Il faudra donc trouver le moyen d’organiser le pilotage de ces actions communes pour que chacun puisse exprimer son point de vue et le faire partager. Dans les grandes lignes, nous pouvons recenser plusieurs grandes entités : les professionnels qui produisent le matériau bois, ceux qui le transforment, ceux qui utilisent le matériau transformé par les précédents et enfin tous ceux qui vendent et distribuent les produits. Il faut que tous ces métiers-là trouvent leur place car sinon il nous manquera toujours quelqu’un pour parler. Je suis convaincu qu’il y a un chemin et je pense que nous devrions parvenir à avancer sur ce chemin.” Jean-Yves Caullet a terminé son intervention en indiquant qu’il devrait faire aux alentours du mois d’octobre ses premières propositions au ministre de l’Agriculture dans le cadre de sa mission autour de l’unification des structures interprofessionnelles de la filière forêt-bois.