Dans l’ombre, et ceci d’autant plus que l’état d’urgence sanitaire les a conduites à adopter le télétravail, les interprofessions ont poursuivi plus que jamais leur fonction support aux professionnels depuis mi-mars. Gwendoline Legros, directrice adjointe de Fibois Grand-Est, revient sur ces premières semaines, au cours desquelles il a fallu pour chaque interprofession ne pas perdre de vue les intérêts des adhérents tout en se réorganisant. «À Fibois Grand-Est (en activité partielle depuis le 6 avril), nous avons tout de suite porté notre priorité sur l’information des professionnels sur les dispositifs mobilisables par les entreprises : prêt rebond mis en place par la région Grand-Est, prêt BPI France, fonds de solidarité État-région, mesures pour TPE et indépendants, financement de l’activité partielle, reports d’impôts et de cotisations sociales…», note-t-elle. «Et nous avons joué le rôle de facilitateur pour leurs démarches, en proposant par exemple des guides de montage des dossiers.» Fibois Grand-Est a été relais, parmi les autres interprofessions, de l’enquête de France bois régions (FBR), qui a mis en ligne des cartes interactives. Pendant toute la période de confinement écoulée, les professionnels ont pu continuer à joindre l’équipe pour obtenir des réponses à des questions très concrètes comme «où pouvons-nous nous procurer des masques ?». Les difficultés se sont révélées au fil des questions, activité par activité, avec des constats récurrents à la fois et très diversifiés, note Gwendoline Legros : comment tenir compte des nouvelles règles sanitaires, tout particulièrement quand l’entreprise n’est pas organisée en mono-équipe, ou a recours à la co-activité comme dans le secteur du bâtiment ? Comment gérer au vu du contexte la dégradation rapide du bois de hêtre dès son exploitation ?…
Aucune activité n’a été laissée de côté pour l’interprofession. Les tâches en lien avec les certifications (PEFC, Grand-Est bois bûche, etc.) se sont poursuivies, tout comme le travail de gestion de l’appel d’offres Draaf/région, qui a pris un peu de retard malgré tout, l’avancement de la rédaction du plan tempête, le suivi des projets Regiowood... «Cette période de travail à distance a été mise à profit pour avancer dans la constitution d’outils structurants comme la base de données commune à sept interprofessions», remarque Gwendoline Legros. Surtout, alors que la dynamisation de la demande va s’avérer cruciale au moment de la reprise, Fibois Grand-Est s’est employée à constituer ou finaliser des outils de promotion et de marketing comme le catalogue en ligne des entreprises et des produits bois dans le Grand-Est dans une version actualisée et élargie qui va être disponible sous peu, ou le kit des élus, réalisé avec l’Union régionale des communes forestières pour sensibiliser les élus des territoires à leur rôle pour la filière via la prescription du bois dans la construction et la rénovation.
«La période de confinement pourrait avoir des conséquences sur nos façons de fonctionner à l’avenir car nous nous sommes rendus compte du succès d’un outil comme le webinaire, avec par exemple 1.200 participants à la première séance de la web-conférence gratuite autour de la thématique de la «Sécurité incendie» organisée par FBR», souligne Gwendoline Legros. «Nous allons intégrer de nouveaux outils et réflexes.»
Première Transformation