Cinquante-cinq ont assisté à la vente parmi les 120 personnes présentes, dont de nombreux propriétaires de la région. Le catalogue comprenait 58 articles en bloc et sur pied (deux retirés avant la vente) soit un volume estimé de 35 645 m³ dont 30 900 m³ de résineux et 4 745 m³ de feuillus, ainsi que 68 ha de taillis et petits bois.
Après une heure d’enchères, dix-huit lots n’avaient pas été adjugés, soit 8 110 m³. Les professionnels ont eu quatre jours de plus pour faire leurs offres. Finalement, cinq lots n’ont pas trouvé preneur soit 3 800 m³ équivalents à 10,6 % du volume. Vingt-trois professionnels sont repartis avec un ou plusieurs lots. « Cette vente en présentiel intégral répondait à un besoin de convivialité après deux ventes en drive-in sur le parking à cause du Covid », précise Claude Rocha. « Les professionnels ont apprécié et certains ont découvert ou redécouvert les enchères descendantes ». Il fallait donc être très concentré et rapide pour acheter à l’annonce des prix par « l’aboyeur ».
Le douglas en baisse
La demande en douglas est orientée à la baisse avec des prix qui fléchissent pour atteindre 85 à 95 € pour les plus gros arbres.
« Le douglas de qualité charpente perd de 5 % à 10 % et il n’est plus recherché en priorité » analyse-t-il. « Les épicéas et bois blancs maintiennent un bon niveau de prix pour des lots importants et totalement mécanisables. Le mélèze conserve un marché de niche dans lequel se spécialisent trois ou quatre exploitants.»
Concernant les feuillus, la demande a été soutenue sur le chêne avec des prix en hausse de 10 à 20 % pour les sciages. « S’ils constituent une bonne surprise, les chênes de qualité limousine restent à des prix inférieurs aux grands crus plafonnant à 280 € le m³ pour les plus beaux mais pouvant descendre jusqu’à 30 euros. »
Le châtaignier revient à la mode
Les petits châtaigniers ont été plébiscités, à l’image du lot 53, un taillis de 7,10 ha adjugé à la mise à prix de 22 000 € au Comptoir des Bois de Brive, trois acheteurs le convoitant. « Cet arbre écolo par excellence revient à la mode et de vieux métiers retrouvent un second souffle », constate l’expert. Quant au marché des petits bois de feuillus et de résineux, il est dynamisé par une forte demande en bois énergie (pellets et plaquettes) et pour la papeterie.
Un beau lot de 3 910 m3
Le lot le plus important, une coupe à blanc sur 7,7 ha pour un volume présumé de 3 910 m3, comprenant 2 556 pieds de douglas (3 758 m³), et 113 pieds d’épicéa et mélèze (114 m³) a été mis à prix 370 000 € et adjugé 300 000 € à Farges Bois, soit 76,72 €/m³. Un lot de 294 chênes et chênes d’Amérique pour un volume présumé de 795 m3 a été vendu 178 000 € au Carrefour du Bois Limousin, soit 223,90 €/m3, après une mise à prix de 210 000 €.
« Les prix étaient trop hauts pour le douglas et on savait que ça allait redescendre », explique Jean-Jacques Dubot reparti avec quatre lots. « La demande baisse suite au ralentissement du marché de la construction mais on n’est pas au bout de la baisse.»
La vente en chiffres
Lieu : Eymoutiers (Haute-Vienne)
Date : 5/11/2022
Nombre d'acheteurs : 23
Essences principales : douglas, épicéa commun, mélèze
Volume à la vente : 35 645 m3
Volume invendu : 3 800 m3
Nombre de lots sans soumission : 5
Acheteurs principaux en volume :
Farges Bois : 9 535 m³
Ets Dubot : 3 570 m³
Comptoir des Bois de Brive : 1 550 m³ et 15 200 stères de feuillus
Acheteurs principaux en valeur :
Farges Bois : 650 000 €
Ets Dubot : 252 000 €
Comptoir des Bois de Brive : 226 000 €
Total du chiffre d'affaires : 2 427 000 €
