L’indicateur du prix de ventes des bois sur pied en forêt privée est produit par la Société Forestière de la Caisse des dépôts et consignations, en partenariat avec l’Asffor* et les Experts Forestiers de France (EFF), dans le cadre de l’Observatoire économique de l’interprofession nationale France bois forêt. D’après les chiffres publiés le 18 mai, le marché des ventes de bois sur pied en forêt privée a marqué le pas l’an dernier, après plusieurs années de hausse. 1,3 million de m3 de bois ont trouvé preneurs, sur 1,6 million de m3 mis en marché en 2019, soit environ 80% du volume, contre 90% en 2018. Les volumes mis en marché lors des ventes de bois groupées organisées par les EFF, dont les données servent de base au calcul de l’indicateur, ont par ailleurs diminué de 15% l’an dernier (1,9 million de m3 en 2018). «Un ralentissement principalement dû à une conjoncture mondiale en repli et à la crise sanitaire majeure des scolytes», commentent les organisations professionnelles à l’origine de cet indicateur. Conséquence, l’indice du prix de vente moyen des bois en forêt privée a reculé de 10%, passant à 60 euros/m3 en 2019, contre 66 euros/m3 l’année précédente.
Dans le détail, ce ralentissement général se traduit cependant par des évolutions contrastées en fonction de chaque essence. Côté feuillus, le cours du marché du bois d’industrie et d’énergie enregistre une baisse de 21% par rapport à 2018 (19 euros/m3), pour s’établir à 15 euros/m3. «Nette baisse des feuillus, en particulier du chêne et du hêtre, liée à la faiblesse de la demande mondiale, alors que le prix du peuplier est resté ferme», analyse l’Observatoire économique de France bois forêt. Ainsi, l’indicateur 2020 de l’interprofession nationale constate une baisse de 14% du prix moyen du chêne (163 euros/m3). À 45 euros/m3, le cours du hêtre est quant à lui resté bas et celui du peuplier a même légèrement progressé à 42 euros/m3 en 2019, contre 40 euros/m3 l’année précédente. Côté résineux, l’indice «toutes essences» recule de près de 5%, à 44 euros/m3. Une diminution qui cache néanmoins de fortes disparités en fonction des essences. Si le douglas (59 euros/m3 en 2019 vs 58 euros/m3 en 2018) et le pin maritime (42 euros/m3 en 2019 vs 39 euros/m3 en 2018) ont tout de même vu leurs cours augmenter, ceux de l’épicéa commun (36 euros/m3 en 2019, -22 % par rapport à 2018), du sapin pectiné (prix moyen en baisse de 10%) et de l’épicéa de Sitka (prix moyen en baisse de 3%), se sont fortement dégradés en raison principalement de la crise sanitaire provoquée par l’invasion de scolytes.
* Association des sociétés et groupements fonciers et forestiers.