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ETF : une étude prospective sur l’avenir du secteur à l’horizon 2030

Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (MAA) a diffusé fin janvier les résultats d’une étude consacrée aux entreprises de travaux forestiers. Financée par le programme 215 du MAA, la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) et l’Office national des forêts, elle réalise un état des lieux de la profession et propose une réflexion prospective à l’horizon 2030.

« Malgré plusieurs belles réussites d’ETF françaises et des initiatives heureuses de la profession, le paysage général des ETF reste sombre et s’apparente à une catégorie préindustrielle paupérisée. Ce sombre constat doit pourtant être nuancé en particulier en raison de la grande disparité des ETF et où les écarts de situations rendent toute médiane difficile », écrit le cabinet 1630 Conseil dans sa synthèse de la phase intermédiaire de l’étude sur les entreprises de travaux forestiers qu’il a réalisée l’an dernier pour le compte du ministère de l’Agriculture.

« Lancée il y a un an, l’étude est pour la FNEDT une feuille de route utile pour le redressement de la profession d’ETF », commente quant à elle l’organisation professionnelle qui rassemble les entrepreneurs de travaux agricoles, forestiers et ruraux. « Elle s’appuie sur un diagnostic partagé des acteurs qui a mis en évidence le manque de données économiques et financières sur une profession composée d’entreprises manuelles et d’autres entreprises très mécanisées », constate Robert Dieudonné, président du pôle forêt de la FNEDT.

Plusieurs scénarios envisagés

La réflexion prospective s’est quant à elle traduite par l’identification de quatre trajectoires possibles pour l’avenir des ETF. Quatre trajectoires allant d’une hypothèse où « les ETF en 2030 sont touchées par un effondrement des volumes de bois commercialisés et par une restriction de l’exploitation forestière », à un scénario intitulé « une multifonctionnalité acceptée », dans lequel elles n’auraient plus « le seul volume de coupe comme assiette de rémunération » avec des industries directement liées au vivant (agriculture, élevage, foresterie) qui auraient réussi « à introduire dans leur modèle économique des considérations écosystémiques ».

Parallèlement à ces travaux, les auteurs de cette étude ont formulé onze recommandations « avec pour objectifs l’amélioration de la situation des ETF françaises et leur contribution positive à la filière forêt-bois dans son ensemble ». Elles donnent des pistes de réflexion sur le modèle économique (contractualisation de la relation économique, diversification de l’activité...), la structuration (réorganisation de l’offre de formation, constitution de réseaux informels d’entreprises...) ou encore l’image de la profession (visibilité et place des ETF dans la filière...). Une image sur laquelle la FNEDT a bien conscience qu’il va falloir travailler : « Les ETF entendent être respectées autant par les acteurs économiques de la filière forêt-bois que par les acteurs de la société civile », souligne ainsi l’organisation professionnelle.

« Les travaux sylvicoles sont essentiels pour la biodiversité et le climat mais saisonniers et difficiles. Les travaux de récolte sont indispensables pour apporter un matériau durable mais ils sont dangereux et physiques ». Pour Robert Dieudonné « ces réalités souvent méconnues sont ignorées par ceux qui n’apprécient pas les professionnels des travaux forestiers. La profession doit pouvoir vivre décemment de son métier. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Ils sont ainsi pris en étau entre la recherche économique du prix le plus bas de leurs clients et les conséquences de la surenchère environnementaliste sur leurs conditions d’emploi et de travail en forêt sur fond de solidarité professionnelle impossible ». La FNEDT indique qu’elle a créé un comité de suivi des propositions contenues dans cette étude. Elle précise qu’il est ouvert aux partenaires qui souhaiteraient y participer.

Le chiffre : 21 000

D’après cette étude, la profession compte quelque 6 800 entreprises de travaux forestiers françaises qui emploient près de 21 000 personnes et génèrent une valeur ajoutée estimée à 440 millions d’euros.

 

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