Alors même que le bois-énergie a été plusieurs fois chahuté ces derniers mois, que ce soit dans le cadre de la révision de la directive européenne Red II (1) ou pour ses émissions de particules fines, l’Ademe a indiqué le 20 novembre qu’elle le considère comme « une énergie renouvelable essentielle à la transition écologique. […] Au-delà d’être une énergie renouvelable, le bois-énergie présente de nombreux atouts : il contribue à l’indépendance énergétique et à l’amélioration de la balance commerciale nationale grâce à la baisse des importations des énergies fossiles ; il génère des emplois difficilement délocalisables ; il assure une meilleure maîtrise de la facture énergétique des ménages, le coût des énergies renouvelables étant globalement moins volatile que celui des énergies fossiles. […] La chaleur produite à partir de bois peut générer des impacts sur l’environnement, qu’il faut objectiver pour mieux les comprendre et apporter des solutions. […] Tout au long de leur vie, les arbres absorbent et stockent du carbone. Pour cette raison, le bois-énergie est souvent associé à l’idée de neutralité carbone. Pour autant, plusieurs études scientifiques montrent que la contribution du bois-énergie à l’atténuation du changement climatique dépend du type de ressource utilisée et des pratiques forestières. Selon les pratiques, le bilan carbone du bois-énergie peut s’améliorer ou se dégrader. Néanmoins, dans la grande majorité des cas, le bilan carbone reste bien meilleur que celui des énergies fossiles. […] Réalisée dans des foyers ouverts, des appareils anciens ou dans de mauvaises conditions, la combustion du bois est fortement émettrice de polluants atmosphériques. En France, bien que ces émissions aient réduit de moitié depuis 1990 du fait du renouvellement des anciens équipements de chauffage individuel par des installations plus performantes, en particulier à granulés, le bois-énergie reste la principale source des émissions annuelles de particules fines PM2,5, à hauteur de 64 %. Le chauffage individuel au bois est responsable de près de 98 % de ces émissions, car les chaufferies industrielles et collectives sont soumises à des normes très strictes. Pour autant, il existe également des leviers pour maîtriser encore plus leurs émissions atmosphériques ».
Sur ces différents sujets, mais aussi en ce qui concerne l’origine du bois et les pratiques sylvicoles, l’Ademe émet différentes recommandations : améliorer la traçabilité du bois forestier ; accélérer le remplacement des appareils au bois individuels anciens et des foyers ouverts ; mieux former les professionnels de l’installation et les utilisateurs aux bonnes pratiques ; etc.
Toutes ces recommandations sont détaillées dans un « Avis » de l’Ademe téléchargeable gratuitement en ligne.
(1) Lire par ailleurs : « Franc-parler / Ça chauffe pour le bois-énergie » et « Franc-parler / Sujets brûlants »