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Énergie : la FNB écrit à la Première ministre

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Crédit photo SD

La Fédération nationale du bois (FNB) a adressé un courrier à la Première ministre Élisabeth Borne pour l’interpeller sur l’impact de la forte augmentation du coût de l’énergie pour les entreprises de la filière forêt-bois. "Le secteur de l’industrie du bois que je représente souhaite à nouveau vous alerter sur les arbitrages en cours de finalisation concernant la flambée des prix de l’énergie", écrit le président de la FNB Jacques Ducerf dans ce courrier daté du 7 novembre. "La tournure dramatique dont je vous faisais part le 8 juillet dernier devient réalité. Elle s’aggrave même, suite à l’échec des négociations européennes, et suite à la mise en place de boucliers tarifaires pour les entreprises chez nos principaux concurrents européens (on parle de 130 euros/MW en Allemagne, la Pologne a voté 180 euros/MW, l’Espagne et le Portugal sont à 200 euros…). Il en résulte que nous allons être encerclés à brève échéance de concurrents européens directs qui vont disposer d’aides nationales auxquelles nous n’aurons pas accès. Nos concurrents vont toucher des aides supérieures aux nôtres entre 20 et 30 euros du m3 de sciages, soit 10 à 15 % de la valeur moyenne des produits. Exprimé autrement, nous allons payer notre électricité 500 euros/MW quand nos concurrents allemands payeront 130 euros/MW. C’est tout simplement insoutenable économiquement. Quelle collectivité, quel promoteur, quelle surface de bricolage acceptera de payer 15 % plus cher ses fournitures de bois ? Le résultat risque d’être extrêmement douloureux. L’arbitrage rendu par le Gouvernement au sujet du volume d’Arenh cédé aux fournisseurs alternatifs, à 100 TWh au lieu de 120 TWh pour 2023, va générer pour les entreprises un surcoût de leur facture d’électricité 2023 entre 100 et 120 euros du MWh selon les profils. Cette nouvelle va s’abattre sur les entreprises dans les prochains jours et provoquer de vives réactions. La raison invoquée, à savoir de sauver les finances d’EDF, est dure à entendre de la part des entreprises car les factures à 500 ou 600 euros / MWh qui mettent en jeu leur pérennité émanent bien d’EDF. L’origine de la douleur est clairement identifiée. Nos adhérents ont le sentiment que la priorité est donnée par le Gouvernement au sauvetage d’EDF au détriment de l’appui nécessaire à notre industrie nationale. Or la France a en même temps besoin d’EDF et d’une industrie forte et souveraine. L’arbitrage à 100 TWh laisse aujourd’hui l’industrie nationale en proie à la concurrence européenne devenue incontrôlable et incontrôlée. Nos entreprises sont d’autant plus tendues qu’elles ont eu la chance de par leur activité de ne pas recourir au « quoi qu’il en coûte » pendant la crise du Covid. Au contraire elles font partie, en raison du caractère essentiel de leur activité, des secteurs qui ont continué à se développer. Le système d’aide qui va se mettre en place (amortisseur électricité PME et guichet ETI) ne compense que 10 % des effets de l’arbitrage Arenh à 100 TWh et moins de 1 % de l’effet des distorsions de concurrence qui se mettent en place en Europe. Une majorité d’entreprises risque de se retrouver à côté de la cible. Force est de constater que la balance des arbitrages rendus ces derniers jours est négative. Ce constat est purement factuel. De plus, la multiplication des critères pour l’accès aux aides financières permettant de faire face à la crise énergétique laisse aujourd’hui de nombreuses entreprises sur le bord du chemin et crée d’innombrables angles morts. Un seul exemple : les entreprises payent à EDF de l’électricité qui comprend un abonnement, un acheminement, des taxes, et du courant. C’est le coût global qui compte. Pour le Gouvernement, seul le courant sera pris en compte dans l’assiette des aides, soit 50 à 70 % de la facture… Si l’industrie reste une priorité nationale, si la souveraineté nationale est primordiale, alors il est urgent de reconsidérer le soutien que compte apporter l’État français à son industrie. Un même produit doit être porteur des mêmes aides. Le système à trois vitesses envisagé (TPE, PME, ETI, …) va par ailleurs générer de fortes distorsions de concurrence au détriment des plus petites entreprises. Au regard des paramètres actuels, beaucoup d’entreprises n’auront d’autre choix que de réduire rapidement et drastiquement leur activité en activant des procédures de chômage partiel. Notre secteur est un secteur essentiel de la transition écologique et dans la lutte contre le changement climatique. La biomasse que nous produisons pèse pour 50 % des énergies renouvelables. Nous pourrions devenir autonomes en production d’électricité si l’état considère que c’est utile et accompagne nos investissements… et pourtant nous sommes à la veille d’une grave crise faute d’armes dans la compétition internationale qui nous attend. Nous espérons que ce cri d’alarme sera entendu car nos entreprises vont devoir prendre des décisions à bref délai et lourdes de conséquences."

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