D’après le journal d’information générale de Nouvelle-Zélande Newshub, le syndicat professionnel du secteur de la construction néo-zélandais a demandé une réglementation restreignant les exportations de grumes vers l’étranger. En effet, il voudrait la garantie que les chantiers du pays auront la priorité en ce qui concerne les produits bois à la sortie du confinement. Il a demandé au ministre chargé des forêts Shane Jones d’introduire des quotas forestiers. «Je crains qu’une avalanche de grumes pour un profit à court terme ne disparaisse à l’étranger au détriment des emplois dans la transformation nationale», a déclaré à Newshub le secrétaire général du syndicat.
Le ministre a concédé d’après nos confrères qu’il était temps pour un nouveau modèle avec un meilleur contrôle sur l’exportation des matières premières et la stimulation de l’industrie nationale, et qu’il y travaillait.
Pour rappel, Paul Magaud, de FCBA, a rendu compte du modèle forestier de la Nouvelle-Zélande autour du pin radiata après avoir participé en avril 2018 dans ce pays à la «Forest Engineering conférence» (FEC), une conférence internationale de l’industrie forestière qui a lieu tous les 4 ans. Il a décrit dans un numéro de FCBA Info une production de bois bien rodée, notamment sur l’aspect logistique de la récolte, permettant la commercialisation de produits non transformés plutôt à bas coûts, majoritairement exportés. Il a souligné que la monoculture du pin radiata fonctionnant à plein régime pouvait toutefois générer un risque en cas de diminution des marchés à l’exportation, ou d’apparition de nuisances sanitaires pouvant remettre en question tout un modèle économique. Sans aucun doute pensait-il à un pathogènes forestier plutôt qu’humain, mais le fait est que le modèle économique est mis en question par le coronavirus...
L’appel des transformateurs de Nouvelle-Zélande n’est pas sans rappeler le vécu des transformateurs de chêne français… hors crise du coronavirus. La sortie de la période de confinement va-telle générer des flux de matière première incontrôlables par les transformateurs, c’est la question plus généralement soulevée par la requête des constructeurs néo-zélandais. Pour l’heure l’Europe aimerait bien voir des clients privés de bois pendant le confinement s’arracher ses bois scolytés...
Première Transformation