C’est une première ! Quatre organisations syndicales de la nouvelle région Grand-Est se sont regroupées sous une même bannière : celle de la «FNB-Grand-Est», lors d’une assemblée constitutive le 25 mars dernier. Claude Schnepf, PDG de Scierie et caisserie de Steinbourg (hêtre) en a été élu président. Il sera assisté par trois vice-présidents : François Monniot (chêne), Gérald Oriel (résineux), Bert Rutten (développement).
«Cette initiative est une première en France», se réjouissait le tout nouveau président Claude Schnepf, à l’issue de l’assemblée constitutive de la «Fédération nationale du bois-Grand-Est». «Notre but est d’être la déclinaison dans notre région de la FNB, sur la politique de laquelle nous sommes totalement alignés. Cette création n’est pas allée de soi ; elle est le fruit d’un an et demi de travail de rapprochement entre quatre groupes.» La «FNB-Grand-Est» succède en effet aux quatre syndicats jusque-là en fonctionnement sur la région : la Chambre patronale des exploitants forestiers et scieurs des Vosges (présidée par Gérald Oriel), le Groupement intersyndical des bois de Champagne-Ardenne (présidé par François Monniot), l’Union régionale des scieurs feuillus de Lorraine (présidée par Bert Rutten), le Syndicat régional des scieurs d’Alsace (présidé par Claude Schnepf). Ce sont au total 80 adhérents de 10 départements que regroupe la nouvelle entité.
Dynamiser la première transformation
Claude Schnepf est un scieur de hêtre, PDG de la scierie et caisserie de Steinbourg – dont son frère Pascal est le DG –, entreprise qui transforme annuellement 50.000 m3 de grumes, notamment en avivés étuvés et séchés, et réalise un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, dont 80% à l’export (hors Europe majoritairement). Désormais représentant officiel de la FNB-Grand-Est, il a exprimé lors de l’assemblée générale constitutive les objectifs majeurs définis en commun par les quatre syndicats avant fusion :
- dynamiser et soutenir la première transformation en France et en Europe – «Nous apprécions peu le départ des grumes vers l’Asie», a noté en forme de litote le président, qui a souligné vouloir engager un vrai dialogue scieries-exploitants ;
- porter une seule parole auprès du monde de l’approvisionnement de la grande zone forestière du Grand-Est : ONF, communes forestières, propriétaires forestiers. La fusion des syndicats de la première transformation en Grand-Est fait ainsi écho à la nouvelle organisation territoriale de l’ONF, lancée en janvier. «Il y a un important phénomène de concentration des scieries», remarquait Claude Schnepf. «Cette évolution appelait une réorganisation territoriale telle que nous la réalisons» ;
- faire face à une réorganisation de la grande région, et faire aboutir un fonctionnement commun et donc la fusion des interprofessions ;
- à court terme, travailler sur le sujet du soutien aux investissements, la lisibilité relative aux aides en région étant interrompue à cause des échéances électorales – «J’ai déjà demandé audience au président de la région» expliquait le président de la FNB-Grand Est, «pour aborder entre autres le sujet de la validation des soutiens à la filière».
Jean-François Guillaume, conseiller régional du Grand-Est, était présent à l’assemblée constitutive du 25 mars : il a exprimé sa satisfaction au sujet de la création de la FNB-Grand-Est, et manifesté la volonté de la région de travailler de concert avec elle.
La naissance s’est ainsi bien déroulée, après une préparation minutieuse et la résolution de tensions, ce que notait le président, qui pouvait ainsi se féliciter, alors que le secteur de la scierie est souvent qualifié d’individualiste, de l’aboutissement de l’initiative.
Fabienne Tisserand