Les écorces de résineux issues de l’industrie forestière sont une matière première abondante en Finlande. Un consortium composé du Centre de recherche technique de Finlande (VTT), de l’Institut des ressources naturelles de Finlande (Luke) et de la Haute école spécialisée de Finlande du Sud-Est (Xamk) étudie l’applicabilité des polyphénols de l’écorce de résineux dans diverses applications adhésives et réfléchit à l’amélioration du processus d’extraction des composants de l’écorce.
Dans le cadre du projet SusBinders (Le coordinateur du consortium du projet SusBinders est Sami Alakurtti : sami.alakurtti@vtt.fi – +358 40 351 4964), le Centre de recherche technique de Finlande (VTT), l’Institut des ressources naturelles de Finlande (Luke) et la Haute école spécialisée de Finlande du Sud-Est (Xamk), travaillent au développement d’une méthode de production industrielle pour un procédé d’extraction des polyphénols contenus dans les écorces de résineux afin de pouvoir les utiliser comme alternative aux composés phénoliques entrant dans la fabrication des colles.
«L’écorce de résineux est une matière première abondante de l’industrie du bois en Finlande», explique le centre de recherche technique finlandais. «Elle est actuellement sous-exploitée en tant que source de produits chimiques renouvelables. L’écorce résineuse contient des substances polyphénoliques solubles dans l’eau qui peuvent être utilisées dans diverses applications adhésives pour remplacer les produits chimiques toxiques et fossiles, qui sont actuellement largement utilisés. Pour l’heure, la plus grande partie de cette écorce est brûlée telle quelle ou comme source d’énergie de traitement dans les usines de pâte à papier. Une utilisation plus efficace de l’écorce générerait une valeur ajoutée de la biomasse forestière finlandaise et créerait de nouvelles activités», précise le Centre de recherche technique.
Le chiffre : 3 millions / En Finlande, environ 3 millions de tonnes d’écorce de résineux sont produites chaque année en marge de l’activité de l’industrie forestière.
«Les procédés d’extraction à base d’eau sont actuellement utilisés pour produire du tanin à partir d’arbres tels que les acacias. Actuellement, les tanins sont principalement utilisés pour la teinture du cuir. Les tanins sont également appropriés pour les applications de colle, bien que cette utilisation soit relativement limitée. Cependant, ils ont un énorme potentiel de marché.» Les chercheurs finlandais estiment que les résines de colle à base de phénol ont un marché mondial d’environ 4 millions de tonnes par an pour une valeur évaluée à 10 milliards d’euros. «Les résines phénoliques sont principalement utilisées comme liants dans la production de contreplaqué et de stratifiés», précise le centre de recherche technique VTT. «Le projet SusBinders implique l’optimisation des processus d’extraction pour séparer les composants polyphénoliques de l’écorce.»
Dans le cadre du consortium établis pour ces travaux, l’Institut des ressources naturelles de Finlande (Luke) se concentre sur l’optimisation du processus d’extraction et l’augmentation de l’échelle de production. La Haute école spécialisée de Finlande du Sud-Est (Xamk) développe un procédé d’extraction en continu et prépare et teste des panneaux de bois collés avec des colles à base de tanin. Enfin de son côté, le Centre de recherche technique (VTT) développe la purification des extraits de tanins et est en charge de la formulation des colles et des résines. Le Centre de recherche technique de Finlande, qui assure la coordination du projet, évalue également la pertinence technique, économique et l’empreinte carbone des procédés et des produits. Ce projet est financé par Business Finland for Innovation, les partenaires de recherche et des entreprises privées. Le budget total du projet de recherche, qui devrait s’achever en mai 2020, est de 728.000 euros.