Mi-juillet, le Syndicat des merrandiers de France (SMF) et la Fédération des tonneliers de France (FTF) regrettaient d'avoir été écartés des négociations de l'accord de filière chêne, officiellement prolongé jusqu'en 2025. Depuis, Vincent Lefort et Jean-Luc Sylvain, les présidents respectifs de ces deux organisations professionnelles, ont été reçus au ministère de l'Agriculture. "Ils ont tout particulièrement insisté sur les difficultés à accéder loyalement au chêne « qualité merrain » depuis l’évolution des pratiques commerciales de l’ONF", expliquent le SMF et la FTF à l'issue de cette réunion qui s'est tenue le 30 août avec le conseiller Ressources naturelles, Biodiversité, Bois-forêt et le sous-directeur filières Forêt-bois, Cheval et Bioéconomie. "Des contrats d’approvisionnement sont en effet désormais réservés au sciage, privant ainsi la profession d’une part de sa matière première. Cette situation crée des tensions tarifaires que les tonneliers se limitent pour l’instant à répercuter sur le prix de leurs fûts afin de ne pas pénaliser leurs clients, certains traversant eux-mêmes une période difficile. Mais d’ici deux ou trois ans, il est à craindre que le prix du chêne ne permette plus à une partie d’entre eux d’élever leur vin sous bois neuf." Le syndicat des merrandiers et la Fédération des tonneliers ajoutent que les représentants du ministre de l’Agriculture les ont invités à se tourner vers l’ONF afin de trouver des solutions. Ils précisent qu'ils suivront ces recommandations et vont travailler à la définition de propositions.
Côté marché, les deux organisations professionnelles ont annoncé début septembre qu'après plusieurs années difficiles, leur activité est revenue à son niveau habituel. 684 912 fûts ont été vendus sur une période allant du 1er avril 2022 au 31 mars dernier par les 57 entreprises adhérentes à la Fédération des tonneliers de France. "La dynamique amorcée lors de l’exercice précédent se confirme avec [...] une croissance de +20 % et un chiffre d’affaires de 556 millions d’euros (+27 %). Le marché mondial progresse, tiré par la France (33 % en volume, 30 % en valeur) et les États-Unis (29 % en volume, 31 % en valeur). Sans surprise, ces deux leaders sont suivis de l’Italie (7 % en volume, 7 % en valeur), de l’Espagne (7 % en volume, 6 % en valeur) et de l’Australie (5 % en volume, 6 % en valeur)".
Le Fédération des tonneliers de France souligne que la croissance à l'exportation s'accélère avec une progression évaluée à +25 % en valeur et 18 % en volume. Elle précise que le marché des grands contenants est stable avec 2 172 unités vendues (+0,3 %), pour un chiffre d’affaires de 33,1 millions d’euros (+3,5 %).