Alors que l’automne n’a commencé que depuis quelques jours, il y a déjà plusieurs semaines que les questions liées à l’accès à l’énergie sont au centre de l’actualité. Si les bouleversements géopolitiques de ces derniers mois ont amené l’attention à se focaliser sur le pétrole et le gaz, le bois-énergie suscite quant à lui un débat à l’occasion des travaux que conduit l’Union européenne pour réviser sa directive RED II (1). Dans ce cadre, le 14 septembre, le Parlement européen a notamment adopté des amendements appelant à la réduction progressive de la part du bois primaire (2) considéré comme une énergie renouvelable. L’adoption en l’état de cette position à l’issue du trilogue (3), couplée au principe d’utilisation en cascade de la biomasse, pourrait affecter directement le volume de la ressource dite « ligneuse primaire » disponible pour le bois-énergie et, par voie de conséquence, venir freiner significativement le développement de l’économie liée à cette activité.
Notons au passage que l’industrie du panneau, utilisatrice elle aussi de cette matière première, a immédiatement salué ce choix dans un communiqué diffusé le lendemain du vote, preuve qu’il y a sans doute encore du chemin à parcourir sur la voie de l’unité de la filière…
C’est dans ce contexte que le bois-énergie, emploi ô combien ancestral du matériau, est appelé à défendre ses parts de marché et il est probable que dans ce domaine, ses professionnels n’aient à l’avenir guère l’occasion de s’économiser.
(1) Renewable energy directive, directive sur les énergies renouvelables inclus dans le paquet climat « Fit for 55 » dont l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’UE de 55 % d’ici 2030.
(2) Le Parlement européen définit comme biomasse ligneuse primaire tout bois rond abattu ou récolté d’une autre manière et prélevé, dont le bois issu de prélèvements, c’est-à-dire les quantités retirées des forêts, y compris le bois récupéré à la suite de la mortalité naturelle, ainsi que celui provenant de l’abattage et de l’exploitation, et le bois prélevé avec ou sans écorce, y compris le bois prélevé sous sa forme ronde, fendu, équarri ou sous d’autres formes […] sans y inclure la biomasse ligneuse obtenue à partir de mesures durables de prévention des incendies de forêt dans les zones à haut risque exposées aux incendies, la biomasse ligneuse obtenue à partir de mesures de sécurité routière ou la biomasse ligneuse extraite de forêts touchées par des catastrophes naturelles, des organismes nuisibles actifs ou des maladies.
(3) Réunions tripartites sur des propositions législatives entre des représentants de la Commission européenne, du Conseil de l’Union européenne et du Parlement européen qui devrait intervenir d’ici la fin de l’année.