Le Comité interprofessionnel du bois-énergie (CIBE) a rédigé une note sur l’impact de l’épidémie de Covid-19 pour la filière bois-énergie (collectif et industriel). Elle propose entre autres un point sur les approvisionnements en bois-énergie et sur le fonctionnement des chaufferies. «Après quelques aléas de départ sur les mesures à prendre et sur la possibilité de poursuite d’activité ou de livraison, il n’y a pas de difficulté aujourd’hui d’approvisionnement, il est majoritairement assuré par la filière forestière», explique le CIBE. Pour les plaquettes forestières, les volumes sont en augmentation et le CIBE invite les professionnels à donner la priorité aux bois «scolytés». L’approvisionnement en plaquettes ligneuses de déchets verts ou broyats d’emballages est moindre en raison de l’importante diminution des intrants lors de cette période de stocks moins élevés. Des difficultés pour la fin du semestre sont à prévoir au niveau des déchets de bois en raison de stocks également limités (2 à 3 mois). Les arrêts de production dans certaines scieries ont, en toute logique, influé sur les niveaux de produits connexes disponibles. Le CIBE souligne par ailleurs que les combustibles d’origine agricole pourront être aussi impactés à cause de l’arrêt des prestations de broyage. Pour les granulés de bois, les stocks seraient a priori suffisants pour la fin de saison de chauffe. «Globalement, on observe une perte d’environ 10% sur les ventes de mars – sachant que le confinement n’était que de 15 jours –, qui va augmenter», commente le CIBE. «Les entreprises les plus touchées sont les fournisseurs orientés vers des chaufferies de moyennes puissances qui alimentent souvent de manière indépendante des établissements publics (école, collège, lycée, piscine, gymnase...). Cela touche également plus fortement les fournisseurs dont le principal client représente une part importante du volume d’affaire (jusqu’à 50%).»
Dans sa note de conjoncture accessible en ligne, le CIBE souligne que les problèmes rencontrés pour l’instant sur le marché du bois-énergie sont principalement liés à la baisse d’une partie de la demande. «Une attention doit être portée aux difficultés potentielles sur les trésoreries et le maintien/respect des délais de paiement», précise l’organisation professionnelle.
Côté chaufferies, «les cogénérations tournent» et certains réseaux de chaleur sont passés sur leur chaudière d’appoint, ou des chaufferies dédiées à l’arrêt, lorsqu’ils alimentent par exemple des établissements raccordés vides (scolaires – piscines – touristiques) ou en surexploitation de main d’œuvre (Ehpad, hôpitaux). Les principales difficultés actuelles sont liées à une baisse des demandes de chaleur, à l’allongement des délais administratifs ou à la modification des plans d’approvisionnement. À ce stade, le CIBE appelle à la réalisation d’un plan de relance dans le cadre du groupe de travail interministériel «bois-énergie» et précise qu’il lancera prochainement une enquête pour analyser les conséquences de l’épidémie sur la saison de chauffe et les conditions de reprise de l’activité.
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