Le 13 janvier dans la Loire, l’établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole (Eplefpa) Roanne Chervé Noirétable inaugurait son pôle forêt-environnement. Installé dans les locaux du lycée Nature et Forêt de Noirétable, dans le Haut-Forez, ce pôle s’est fixé l’objectif d’être reconnu Atelier technologique par le ministère de l’Agriculture. « Notre cérémonie n’est pas un aboutissement mais une nouvelle page qui s’écrit pour l’établissement », expliquait à cette occasion le directeur de l’EPL Paul Candaele. « L’arrivée de la mécanisation forestière en forêt est une évolution équivalente à l’accueil des tracteurs dans les fermes il y a 70 ans. Le terme évolution n’est d’ailleurs pas très adapté car nous sommes plutôt dans une révolution ». […] « La filière souffre également d’un manque de candidats à l’embauche et les professionnels nous le font savoir ». […] « Ce pôle forêt-environnement est destiné à devenir un centre constitutif de l’établissement ». […] « Il y a un enjeu très fort de montée en compétences ». […] « Et au-delà de sa vocation, nous souhaitons qu’il s’inscrive dans une culture de la sécurité car il concerne des métiers à risques ».
Unités économiques à vocation pédagogique, les Ateliers technologiques sont concrètement l’équivalent des « fermes » mises en place dans les établissements de formation agricole. Ces plateformes permettent de disposer, parallèlement à un support pédagogique, d’un outil de production. À Noirétable, antenne de l’établissement public historiquement tournée vers la formation de gestionnaires de milieux naturels et de forestiers, les porteurs du projet ont logiquement choisi de le dédier à la mécanisation forestière. Depuis 2020, un total de 516 000 euros a été investi, sans tenir compte de la masse salariale. 130 000 euros de solutions logicielles ont notamment été financés par la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ainsi, l’établissement possède désormais six simulateurs pour former ses apprenants au travail en forêt. Il s’est aussi équipé de deux nouveaux engins forestiers, également acquis en partie avec le concours de la région Aura : une abatteuse Ponsse et un porteur John Deere. L’État, via la Draaf, a de son côté permis l’ouverture de deux postes : un chargé de mission et un directeur adjoint. « Le dossier a aussi été bâti en bonne intelligence avec les interprofessions, notamment Fibois 42 et l’association des ETF », précise Bruno Furon, le chargé de mission recruté pour développer l’Atelier technologique. « Avec cette nouvelle plateforme, nous allons passer d’une activité qui générait autour de 15, 20 000 euros par an à un chiffre d’affaires d’environ 200 000 euros. Il était donc important que ce projet se fasse de concert avec les acteurs économiques locaux. » L’utilisation des engins forestiers du pôle sera partagée à hauteur de 50 % du temps de travail entre les apprenants et un salarié recruté pour l’occasion. L’objectif affiché est d’amortir le montant de l’investissement consenti en permettant, entre autres, aux machines de fonctionner même pendant les périodes de vacances scolaires.