Le 7 octobre, un millier de chefs d'entreprise se sont rassemblés devant l'Assemblée nationale pour dénoncer les exportations massives de grumes à destination de l'Asie et demander au Gouvernement de prendre des mesures de sauvegarde pour sécuriser les approvisionnements des industriels de la première transformation.
Les exportations massives de grumes à destination de l'Asie ne cessent de tendre la situation sur le marché des approvisionnements des industries françaises de la première transformation. Face à cette situation, la Fédération nationale du bois poursuit ses actions pour tenter d'infléchir la situation et d'obtenir du Gouvernement la sécurisation du marché pour les entreprises. Le 7 octobre dernier, un millier de chefs d'entreprise, venus de toute la France, s'étaient donné rendez-vous pour manifester leur exaspération devant l'Assemblée nationale, place Edouard Herriot à Paris. Les professionnels présents ont souhaité dénoncer l'absence de mesure pour endiguer la fuite des grumes vers le continent asiatique et mettre en cause le Gouvernement et son ministre de l'Agriculture et de la Forêt, Stéphane Le Foll. "Un milliard d'investissement a été réalisé dans les scieries françaises au cours des trois dernières années. Le Gouvernement doit prendre ses responsabilités et imposer à Bruxelles la mise en place d'une régulation au niveau européen", a expliqué Laurent Denormandie, porte-parole des manifestants et président de la FNB.
"Cet été, nous avons été reçu deux fois par Stéphane Le Foll et avons pu lui expliquer clairement lurgence de la situation pour nos industries françaises. Suite à quoi, rien. Aucune disposition", a expliqué Laurent Denormandie, porte-parole des manifestants et président de la FNB. "La situation est alarmante. Depuis déjà plusieurs années, des millions de mètres cubes de grumes partent en Asie, principalement en Chine, sans aucune régulation. Conséquences, la spéculation gagne du terrain et les scieurs ont de plus en plus de difficultés à trouver de la matière première pour approvisionner leur outil de travail. Ce qui est un comble dans un pays qui dispose de la plus grande réserve forestière en Europe. Si le Gouvernement ne fait rien, ce sont 450.000 emplois qui sont directement et indirectement menacés", a poursuivi Laurent Denormandie.
Le chiffre : 1 million de m3 / D'après les chiffres communiqués par la FNB, il s'agit du volume de grumes expédiées en Chine en 2013, pour une perte de valeur ajoutée pour lindustrie française estimée à 800 millions deuros.
Pour enrayer le phénomène, les scieurs, par le biais des représentants de la FNB, ont demandé à être reçu par le Premier ministre, Manuel Valls, dans les plus brefs délais. Ils demandent au Gouvernement "la mise en place de mesures de sauvegarde concrètes et immédiates qui soient à la hauteur de lenjeu et qui assurent rapidement la sécurisation de leurs approvisionnements". Ils préconisent pour cela linstauration de mesures sanitaires et dune politique de quotas en France, puis en Europe, par pays et essence de bois, permettant de réguler le marché. "De nombreux pays, comme les Etats-Unis, pratiquent une politique de quotas pour la sauvegarde de leur industrie nationale. Pourquoi pas la France ?", ont argumenté la FNB et les scieurs. En parallèle de lorganisation de cette manifestation, une pétition a circulé auprès des parlementaires pour recueillir leur soutien. La FNB annonce dores et déjà que, si aucune mesure nest prise rapidement, dautres journées dactions auront lieu. Elle menace même de ne pas apposer sa signature au contrat de filière. "La filière forêt-bois ayant été reconnue par le Gouvernement comme étant une filière stratégique pour une nouvelle France industrielle. La sécurisation des approvisionnements constitue bien là un préalable ", a expliqué la FNB.