Le 13 janvier dernier, ont eu lieu à La Cité fertile de Pantin (93) les premiers Etats généraux de la forêt et du bois d’Ile- de-France. Cet événement, marquant une nouvelle dynamique pour l’interprofession Francilbois, a constitué un moment de rencontre privilégié entre les nombreux corps de métier impliqués dans le développement de la filière.
L’événement représentait l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’amont forestier à l’aval (professionnels de la ville, architectes, maîtres d’ouvrage, aménageurs...), en passant par les différentes étapes de la transformation des bois (scieurs, industriels, charpentiers, constructeurs...). Les grands enjeux stratégiques liés au développement de la filière forêt-bois à l’heure de la transition écologique ont été évoqués, de la capacité de la forêt en matière de séquestration carbone à la démocratisation du bois dans la construction et l’émergence d’une ville post-carbone, en passant par la valorisation des ressources et essences locales (circuits courts, traçabilité), la gestion forestière et les modèles économiques de la forêt à l’heure du réchauffement climatique, la structuration d’une filière industrielle bas-carbone, ou encore la complémentarité avec les autres matériaux biosourcés. La journée était divisée en ateliers-parcours permettant au public d’échanger avec les professionnels présents, un temps de mise en commun pour poser les bases d’une future charte d’engagement de la filière, et un temps de controverses destiné à sortir de paradoxes apparents comme les conflits d’usages de la forêt, l’équilibre des territoires et les usages du bois.
«Il ne faut pas oublier le sujet de la gestion forestière quand on parle de construction bois», a notamment déclaré en introduction Paul Jarquin, président de Francilbois, appelant «à un changement systémique» de la chaîne de la construction dans son ensemble, ainsi qu’à un changement d’échelle. Il a invité l’ensemble des participants à s’appuyer sur des méthodes d’intelligence collective pour mobiliser les expertises, connaissances et expériences pour préciser les enjeux, les conditions auxquelles la forêt peut, dans la diversité de ses usages, répondre aux enjeux économiques et environnementaux à venir dans le domaine de la construction, qui représente «l’un des segments les plus porteurs pour la filière forêt-bois, notamment francilienne».
Michel Druilhe (président de France bois forêt) s’est félicité du symbole que représentait la perspective de la reconstruction de la charpente de Notre-Dame de Paris en chêne français et a souhaité un recours massif au bois dans la construction du Village olympique dans une perspective de développement de la filière. Il a également présenté l’objet de la fondation France bois forêt pour notre patrimoine, agréée depuis novembre 2019 par la Fondation de France, et qui a pour objectif de faciliter toutes les restaurations mettant en œuvre essentiellement du bois pour des éléments (bâtiments, objets divers) qui sont classés, inscrits ou présentant un intérêt particulier et accessibles au public. Le premier appel d’offres sera lancé début février et les premières dotations seront décidées avant fin 2020.
Georges-Henri Florentin (président de France bois 2024) a quant à lui rappelé que l’échéance des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 et les cahiers des charges des deux villages élaborés par la Solideo permettraient de «réaliser de manière exemplaire les ouvrages olympiques et paralympiques avec des solutions constructives et d’aménagement en bois». Grâce à un programme ambitieux et l’aide de nombreux acteurs, le projet entend déconstruire les préjugés entourant la construction bois et assurer une bonne traçabilité de leurs ouvrages (100% du bois provenant de forêts gérées durablement et 50% de bois français), afin de faire de ce projet un exemple dans le domaine de la construction.