Les chiffres que vient de publier le Centre d’études de l’économie du bois de la FNB (CEEB) font état de résultats contrastés au premier semestre pour les professionnels de la scierie. Si l’activité a été soutenue sur toute la période pour les scieurs de résineux, elle semble avoir marqué le pas à partir du printemps pour les professionnels du feuillu, après plusieurs trimestres positifs.
La scierie française n’a pas connu une évolution linéaire de son niveau d’activité depuis le 1er janvier. Ainsi, les derniers chiffres publiés par le CEEB montrent qu’après plusieurs trimestres positifs liés à un redressement de l’activité, les scieries à dominante feuillus ont marqué le pas au 2e trimestre, enregistrant une légère baisse de chiffre d’affaires. En revanche, l’activité dans les scieries résineuses a été soutenue tout au long du premier semestre, ce qui a permis à ce secteur d’amorcer une légère remontée des prix.
Pour le CEEB, le coût de frein subi par les exploitations-scieries à dominante feuillus est essentiellement dû «au marché français car la tendance à l’export reste positive. […] L’activité sur le marché français reste orientée positivement mais les scieries commencent à avoir des difficultés pour approvisionner leurs clients, faute d’approvisionnement suffisant en matière première. La répercussion de la hausse du prix des grumes étant plus difficile en France qu’à l’export, les scieurs sont amenés à faire des arbitrages», analyse le CEEB. A l’export, l’activité des scieries de feuillus continue sa progression alors que le prix du fret pour l’Asie a fortement augmenté au cours du premier semestre, «avec des prix quatre fois supérieurs à ceux observés en 2016», précise le CEEB. «La demande chinoise est telle que ces derniers se résignent à suivre les prix du marché.»
Le chiffre : + 65% / D’après l’analyse du CEEB, au cours du premier semestre, les volumes expédiés vers la Chine par les scieurs français de feuillus ont augmenté de 65%.
Côté résineux, le secteur a enregistré une hausse globale de son chiffre d’affaires sur le second trimestre évalué à 6,8%, «ce qui n’était pas arrivé depuis de nombreux mois», commente le CEEB. «Le secteur de la construction reprenant quelques couleurs, la demande en sciages s’est raffermie. Il est à noter la bonne tenue de la demande dans le secteur de la fermette, des bois collés et des grandes surfaces de bricolage. Côté négoce, la hausse est présente mais beaucoup plus modeste», nuance le CEEB. Cette amélioration de la conjoncture a également été permise par des exportations situées à un niveau élevé pour les sciages résineux. «Le Royaume-Uni reste dynamique, contrairement à l’Algérie qui est paralysée par la mise en place des licences d’importation. Il est à noter le développement de quelques exportations à destination des États-Unis, symbole de ce dynamisme.» Pour les mois à venir, le CEEB indique que les scieurs de chêne restent très préoccupés pour leur approvisionnement en grumes et que les scieurs de hêtre s’inquiètent quant à l’impact de la hausse forte et brutale du prix du fret à l’exportation. Côté résineux, la préoccupation principale concerne l’adaptation de l’offre à la demande suite au redémarrage de certains marchés utilisateurs, et oblige les scieries à s’organiser pour absorber ce surcroit d’activité et adapter les rythmes du personnel.