Publié le 15 juin dans le cadre de l’Observatoire économique de France bois forêt, le baromètre de conjoncture du Centre d’études de l’économie du bois a analysé le marché des exploitations forestières scieries au cours du premier trimestre. Ses résultats montrent entre autres les premières conséquences sur l’activité des mesures prises pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.
Le baromètre de conjoncture du premier trimestre 2020, publié le 15 juin par le Centre d’études de l’économie du bois (CEEB), laisse apparaître les premières conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur l’activité des exploitations forestières scieries.
Côté feuillus, le chiffre d’affaires global du secteur s’est contracté de 3,3% par rapport au quatrième trimestre 2019. Dans le détail, l’analyse montre une baisse plus forte sur le marché français (-4,7%), qu’à l’exportation (-1,1%). «L’arrivée du Covid a donné un coup de frein sérieux au chiffre d’affaires du secteur feuillus. Le chiffre progressait avant Covid en raison du prix des sciages, en particulier de chêne suite à la flambée du prix des grumes. Cela ne signifiait donc pas une hausse des sciages», commente le CEEB. «C’est le marché français qui s’est le plus fortement contracté pendant le Covid avec une réduction drastique des flux sur les 15 derniers jours de mars. L’export s’est trouvé freiné mais plus tardivement que le marché français. La France est probablement le pays où le confinement économique a été le plus drastique.» Autre conséquence, plusieurs scieries ont été amenées à produire au premier trimestre sans quasiment vendre, provoquant une hausse des stocks, dont le niveau était jugé supérieur à la normale par 37% des entreprises interrogées. L’analyse du CEEB révèle aussi un effondrement des marges des entreprises spécialisées dans la transformation des feuillus parce que les prix des sciages ont tardé à s’ajuster à la hausse sur les prix des grumes.
Côté résineux, le chiffre d’affaires global de l’activité des professionnels de l’exploitation-scierie s’est contracté de 7,8% au premier trimestre 2020 par rapport aux trois mois précédents, avec des résultats contrastés d’une entreprise à l’autre. «Le Covid a forcé la fermeture de scieries qui tournaient à plein. L’impact sur mars est donc dilué dans le chiffre d’affaires avant Covid mais déjà perceptible», souligne le CEEB.
«C’est le marché français qui s’est arrêté le plus fort en mars, alors que les ventes étaient jusqu’alors en progression. L’export a servi d’amortisseur pour de nombreuses entreprises. D’abord en douglas où la demande était bonne, mais aussi d’autres essences en Europe comme sur pays tiers.» Niveau stock, même constatation que pour les professionnels du feuillu, avec des entreprises amenées à produire sans vendre. Conséquence des volumes de produits finis disponibles supérieurs à la normale pour 40% des sondés. Bien que jugées encore trop faibles, les marges des exploitations-scieries à dominante résineux se seraient en revanche redressées sur la période d’après l’analyse du CEEB. Le centre d’études ajoute que la montée en gamme des scieries et la demande ont confirmé la bonne tenue des prix au cours d’un premier trimestre marqué également par des prix d’achats plutôt à la baisse pour une majorité d’entreprises.
Le chiffre : 2,8
À la fin du premier trimestre, le baromètre de conjoncture du CEEB évaluait à 2,8 le nombre de semaines couvertes par les carnets de commandes des exploitations-scieries à dominante résineux.
Ce chiffre était un peu meilleur pour les exploitations-scieries à dominante feuillus avec une visibilité évaluée à 4,5 semaines en moyenne.
Voir notre édition verte, Le Bois International, Scierie, exploitation forestière N°20…