Dans le contexte inflationniste actuel, le Gouvernement a choisi de mettre en place une aide exceptionnelle à destination des ménages se chauffant principalement au bois. Les pouvoirs publics estiment à 2,6 millions le nombre de dossiers éligibles à ce dispositif dont les modalités d’attribution ont été détaillées dans un décret paru au Journal Officiel du 23 décembre dernier.
Pour en bénéficier, les demandes peuvent être adressées à l’Agence de services et de paiements (ASP) jusqu’au 30 avril. Ces "chèques bois" seront ensuite valables jusqu’au 31 mars 2024.
D’ici là, l’Union européenne aura-t-elle entériné la troisième version de sa directive sur les énergies renouvelables (Red III) ? Pas sûr. En tout cas depuis le mois de septembre, la volonté du Parlement européen d’aller vers une réduction progressive de la part du bois primaire considéré comme énergie renouvelable ne manque pas de faire réagir les organisations professionnelles de la filière.
Il est vrai que dans le cadre de la révision d’un texte dont l’objectif vise, a priori, à faire progresser la part des énergies renouvelables dans la consommation globale de l’UE, l’adoption en l’état d’une position qui viendrait impacter directement le développement des utilisations du bois en énergie serait relativement incompréhensible. Rappelons qu’en France par exemple, le bois-énergie est de loin la première des énergies renouvelables consommées.
Les professionnels du secteur continuent donc de travailler pour convaincre qu’il constitue une réponse adaptée aux enjeux de l’époque. Relayant une enquête Ifop conduite pour le groupe Poujoulat, le Syndicat des énergies renouvelables souligne ainsi que le chauffage au bois domestique permettrait d’éviter, lors de la pointe de consommation électrique de 19 heures un soir d’hiver, un appel de puissance évalué à 10 GW. Parmi les conclusions diffusées par ailleurs, l’association estime même que l’apport pourrait être renforcé à l’horizon 2035 grâce au renouvellement d’anciens équipements par des appareils au rendement supérieur et à l’isolation des bâtiments, « sans mobiliser plus de ressources forestières ». Un argument supplémentaire en faveur du développement du bois-énergie, à l’heure d’un débat décisif pour son avenir.
En attendant donc de pouvoir prévoir toutes les conséquences de la future directive Red III, l’équipe du Bois International vous présente ses meilleurs vœux et vous souhaite une bonne année 2023.