En plus de nombreuses machines dédiées aux différents types d’usinages, Biesse France mettait en avant, sur la récente édition d’Eurobois, sa plate-forme de maintenance prédictive avant-gardiste Sophia. Cet outil hautement innovant, et en l’occurrence récompensé par un Trophée de l’innovation Eurobois 2018, assure à l’opérateur un service après-vente optimisé. Sur le long terme, il devrait aussi contribuer au perfectionnement des machines conçues par le constructeur italien.
Conscients du fait que les utilisateurs se montrent parfois réticents à franchir le pas du numérique par crainte d’une complexité ultérieure au niveau de la maintenance de la machine, les constructeurs ne misent plus seulement sur les performances d’usinage en tant que tel : «On est passé d’un modèle productif à un modèle qualitatif», souligne ainsi Laurent Maziès, gérant de Biesse France. Sophia, la plate-forme IoT du groupe Biesse, illustre cette évolution de l’offre.
Celle-ci envoie en temps réel aux utilisateurs machines des informations et données sur les technologies utilisées pour optimiser les performances et la productivité des machines et des lignes. Les données relevées permettent de surveiller la production, d’analyser le fonctionnement des machines, d’identifier les dysfonctionnements, d’assister les clients dans les opérations d’entretien, de commander les pièces détachées dans de brefs délais et surtout de prévenir les éventuelles pannes. Le but est donc de réduire les coûts de garantie et de maintenance, et de générer des données et des alertes en temps réel.
«Sophia est une évolution technologique permettant de répondre aux attentes du marché qui naissent de la 4e révolution industrielle», résument les responsables du groupe Biesse, qui soulignent que «la volonté est de dépasser les habitudes qui consistent à vendre simplement une machine ou une ligne, pour transmettre une expérience complète qui génère de la valeur pour nos clients. Il s’agit d’une transformation digitale permettant de réaliser une analyse prédictive et des diagnostics à distance en temps réel».
Vers une auto-médicalisation des machines
La principale valeur de Sophia est donc la prédictivité : le service qualité de Biesse France, en l’occurrence, contacte le client de manière proactive avant que le problème ne se manifeste, afin de réduire les pertes de temps. «Grâce à cet outil, le technicien hotliner observe et surveille les machines en permanence sur son écran, et peut réagir aux défaillances avant que le client ne demande l’aide», résument les responsables de Biesse. On notera que Sophia a d’abord été testée sur un échantillon des machines de la gamme Rover, notamment en France, puis étendue à d’autres gammes.
«Le but est de tendre vers une possible auto-médicalisation des machines», déclare Laurent Maziès. «Nous allons récupérer des millions de données que nous allons croiser, en vue de tendre vers une optimisation de nos différents systèmes», précise-t-il, ajoutant que la part du budget consacré à la recherche développement, chez Biesse, connaît une progression continue.
Biesse France emploi à l’heure actuelle 7 techniciens hotline, et envisagent d’en embaucher 3 de plus. «On dénombre 60 machines connectées à Sophia depuis début janvier», précise Laurent Maziès, «l’objectif étant de parvenir à un total de 250 à 280 machines connectées d’ici la fin de cette année. Le coût, très abordable, se situe entre 1.500 et 2.500 euros par an. Nous sommes en outre convaincus qu’une telle technologie peut contribuer à conférer une image plus moderne à la filière bois française, notamment auprès des jeunes générations.»
Stéphane Jardin