Recevoir la newsletter

Magazine

Agrip : renaissance d’une marque forte de ses 90 ans d’existence

Image

La société berrichonne Agrip a atteint, tout comme notre journal Le Bois International, ses 90 années d’existence en 2020. Une histoire marquée par la conception et la production de tracteurs forestiers qui ont connu une aura exceptionnelle depuis les années 1960 jusqu’en 1990. Cette marque emblématique souhaite renaître de ses cendres depuis 2015 avec la conception d’un nouveau skidder qui propose quelques innovations brevetées.
 

Agrip : une histoire de 90 ans !


Maurice Duprat, ouvrier mécanicien, reprend une entreprise de mécanique à Lignières en 1930 à l’âge de 22 ans avec un employé et deux apprentis, continuant l’activité d’entretien de machines à vapeur pour l’agriculture et l’industrie. En 1950, l’entrepreneur puise dans les surplus de pièces de la base américaine de Châteauroux, pour la fabrication du premier tracteur à suspension trois points avec quatre roues motrices et directrices : l’Agrip ARD 15 est né.


Celui-ci est présenté au salon du machinisme agricole de Paris, Maurice Duprat dépose le brevet de cette invention en août. De 1950 à 1970, la gamme s’étoffe avec les différents modèles ARD 20, 30 et 60. Avec un développement exponentiel, l’entreprise devient un acteur majeur du machinisme forestier : l’effectif passe de 50 ouvriers en 1961 à 96 en 1967.

Les premiers débusqueurs articulés font leur apparition dans les années 1970 avec les JD 4000 et JD 5000, dessinant le devenir du débardage forestier actuel : un tracteur quatre roues motrices, articulé, alliant puissance et maniabilité.


Une renaissance grâce à un nouveau débusqueur


Plus de 3.000 tracteurs sont fabriqués avec une capacité de production de douze engins par mois dans les années 1980. La reprise en 1982 par la société alsacienne Friederich permet de réunir les marques Cemet-Agrip. En 1990, la société finlandaise FMG investit dans l’entreprise à hauteur de 51% des parts, renforcée auparavant par l’acquisition de l’usine Canadienne «Timberjack», leader mondial des tracteurs forestiers. Au bout de trois mois, décision est prise de fermer le site de Lignières : Cemet-Agrip est mise en liquidation en août 1990 et tous les employés licenciés. L’usine nouvelle construite en 1977 est vendue et un contrat de non-concur- rence empêche toute reprise de production forestière. Fin 1990, d’anciens salariés ont maintenu le SAV via une autre entité, «Agrip assistance», qui perdurera jusqu’en 2012. A cette date, cette structure se transforme en SAS Agrip, intégrant des salariés au capital, dont Patricia Perrochon qui devient PDG de l’entreprise. Forte d’une volonté farouche de maintenir et développer ce savoir-faire industriel et historique du machinisme forestier, la nouvelle directrice mise sur une renaissance de la marque avec la conception d’un nouveau débusqueur.


Du MD 205 au MD 250 : projet d’un nouveau skidder innovant


En 2015, la société démarre la conception d’un nouveau débusqueur après 25 ans d’absence en tant que constructeur. Du premier coup de crayon à la présentation sur la foire de Lucerne en août 2015, le développement et la fabrication de ce modèle MD 205 sont réalisés dans un délai court de 6 mois, avec des choix techniques et des moyens limités pour ce premier prototype : des ponts d’occasions, une motorisation FPT avec des normes stage IV en cours de maîtrise par le motoriste, une boîte automatique Alisson et un treuil d’occasion. Ce prototype, dévoilé à la foire de Lucerne, déclenche des attentes auprès des débardeurs... Seulement, la société Agrip n’était pas réellement prête techniquement à une production en présérie et décide de faire évoluer le modèle MD 205 en MD 250.


Avec une première commande en 2017 pour un MD 250 en version grapple, la société Agrip débute la construction en reprenant la cinématique définie sur le premier prototype. Après des essais non concluants en forêt, il s’avère que la boîte Alisson n’est pas adaptée pour ce type d’application. Une décision importante est prise pour l’évolution de ce projet de conception de skidder, en faisant le choix de la transmission hydrostatique.


Création de la translation CHA


Philippe Charvet-Quémin, fort de son expérience dans l’hydraulique et le contrôle commande sur des machines roulantes, s’associe à l’aventure Agrip en intégrant une cinématique novatrice et efficiente avec la création de la translation CHA. Après neuf mois de reconstruction, la société berrichonne élabore un débusqueur hydrostatique, maîtrisant l’énergie dépensée et la réactivité des mouvements. Suite à une nouvelle phase d’essais, le nouveau débusqueur MD 250 avec ses avancées technologiques présente de bonnes performances, tout en garantissant un haut niveau de sécurité.

Équipé d’un moteur en Stage V, le skidder Agrip MD 250 offre une très bonne adhérence, sans détériorer les sols grâce à son avancement hydrostatique innovant de la translation CHA. Ce nouvel engin permet à Agrip de renouer avec sa vocation de marque innovante. Suite à l’exposition se déroulant à l’Elysée sur le thème «Fabriqué en France» en janvier 2020, la SAS Agrip concentre alors son développement pour les prochaines fabrications sur des composants conçus et fabriqués dans l’Hexagone. En effet, tous les composants choisis ont été sélectionné avec, si possible, une production dans une aire géographique rapprochée grâce à des équipementiers locaux qui ont proposé le meilleur de leur conception standard et pérenne. Un motoriste et des ponts français intégreront les nouveaux produits de la marque afin d’aboutir à une conception et fabrication avec des composants à 85% d’origine française.

Voir notre édition verte, Le Bois International, Scierie, exploitation forestière N°42-43… 

Machinisme

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15