Dans le cadre d’une journée de formation et d’échange à l’attention des élus sur le thème de la forêt et du changement climatique, l’association des communes forestières a convié Jean-Pierre Perrin, adjoint au maire de Rupt-sur-Moselle, à témoigner sur l’ampleur et les effets pour sa commune de la crise sanitaire en cours (1). D’où il est ressorti que sur 8.000 m3 de bois atteints, 6.400 m3 ont pu être commercialisés, dans une fourchette de prix allant de 25 à 40 euros/m3 selon les lots pour la moitié vendue sur pied à la mesure.
Et que 31 parcelles sont à reconstituer !
“De très beaux bois – certains de 45 m de hauteur – qui se vendaient très bien auparavant”, a noté Jean-Pierre Perrin, adjoint au maire en charge des forêts de Rupt-sur-Moselle, dans les Vosges. La commune en a fait son deuil, et qui sait si elle ne sera pas pionnière en matière de gestion des risques liés au changement climatique, puisqu’elle s’est portée volontaire pour une expérimentation, dans le cadre du programme lié au projet de recherche RENessence mis en œuvre par les communes forestières, l’ONF, le CNPF (2). “Nous sommes demandeurs pour la réalisation de tests, nous avons la place pour cela”, a remarqué l’adjoint en charge des forêts, triste et malgré tout volontaire à l’idée de reconstituer de nouveaux peuplements pour les générations futures. Avec 3.500 habitants et 45 km², Rupt-sur-Moselle est une commune de moyenne montagne des Vosges du sud, située entre 400 et 930 m, qui possède 1.341 ha de forêt, résineuse pour 66% et feuillue pour 34%. Elle n’a pas été épargnée ces derniers temps puisque, après que la tempête Eléanor a entrainé 4.000 m3 de chablis l’hiver dernier, sa forêt a été ravagée par les scolytes. Dans cette forêt rupéenne dans la norme, pas spécialement capitalisée – l’aménagement révisé en 2013 indiquant une surface terrière de 28 m² à l’hectare – la population de scolytes a connu un étiage en 2012, avant de remonter à partir de 2013-2014 pour exploser cette année.