Alors que le marché présentait des niveaux stables depuis quatre ans, le prix des forêts est reparti à la hausse en 2015 d'après les éléments de l'indicateur 2016 du marché des forêts en France présentés à Paris le 18 mai. Le nombre de transactions a par ailleurs continué de progresser l'an dernier, porté par les échanges de parcelles de 1 à 10 hectares alors que celles sur le marché des forêts de plus de 100 hectares enregistraient une nette baisse.
Gilles Seigle, président-directeur général de la Société forestière, et Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des Safer, ont présenté le 18 mai à Paris l’indicateur 2016 du marché des forêts en France. En 2015, les forêts ont vu leur prix moyen augmenter de 2,8%, après quatre années de stabilité. Les transactions ont varié entre 650 et 11.700 euros/ha, ce qui reflète la grande variété des biens vendus. "Si le prix du bois poursuit une hausse modérée, l'augmentation du prix moyen de la forêt s'explique plutôt par la baisse continue des taux d'intérêts", analysent la Société forestière et la FNSafer. Soutenu par la progression ininterrompue des transactions de biens de 1 à 10 hectares, le nombre total de transactions a augmenté de 6,4% en 2015, pour atteindre 16.040. L’augmentation est même de 22,8% par rapport au creux de 2009.
Le chiffre : 4.040 euros/ha / La valeur moyenne des forêts en France en 2015 s'est établie à 4.040 euros/ha, sachant que 90% des transactions se sont négociées entre 650 et 11.700 euros/ha.
Du fait de la contraction du marché des biens de plus de 100 hectares, les surfaces totales échangées affichent une baisse de 3,4%, passant de 113.100 hectares en 2014 à 109.300 hectares en 2015. "Ces volumes restent cependant élevés et se situent au niveau moyen des années précédentes", souligne l'indicateur 2016 du marché des forêts en France. La valeur totale des transactions s'élève à 1.166 millions d'euros, soit une hausse de 6,5% par rapport à 2014. Cette augmentation de 70 millions d'euros est à mettre à l'actif des biens non bâtis pour un quart (+ 18 millions d'euros) et des biens bâtis pour les trois autres quarts (+ 52 millions d'euros).
Pour les forêts de plus de 100 hectares, en 2015, le nombre de transactions s'est replié de 8%, à 110 transactions, pour se rapprocher du plancher enregistré en 2013. Les surfaces échangées se sont nettement réduites, à 20.600 hectares, soit -30% par rapport à 2014 et -22% par rapport à 2013. "La valeur, à 177 millions d’euros, se situe quant à elle entre les montants de 2014 et 2013, ce qui confirme la nette dépendance des prix avec la qualité des biens échangés et la présence éventuelle de bâti. Cette crispation du marché des grandes forêts pourrait traduire la réticence des propriétaires à se défaire de leur patrimoine, considéré comme une valeur refuge depuis la crise économique", précisent les partenaires de l’indicateur 2016 du marché des forêts.