Prononcés au cours de son allocution de rentrée le 10 septembre, les propos du nouveau maire de Bordeaux Pierre Hurmic sur «l’arbre mort de Noël» ont déclenché une polémique dont l’écho s’est propagé bien au-delà la filière forêt-bois. Parmi les réactions des professionnels, le président de l’Association française du sapin de Noël Naturel Frédéric Naudet a notamment rédigé une réponse pour rappeler que leurs arbres sont issus d’une production cultivée.
«Sur l’arbre mort de Noël de la place Pey Berland. Nous ne mettrons pas des arbres morts sur les places de la ville» [...] «Ce n’est pas du tout notre conception de la végétalisation.» Ces propos, prononcés le 10 septembre par Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, ont suscité de nombreux commentaires au-delà de la filière forêt-bois. Mais même si l’arbre en question – a priori un arbre de 17 mètres installé sur la place de la mairie bordelaise – n’entre pas dans les critères définis par le décret relatif à la production de sapins de Noël (1), le symbole était trop fort pour que la profession reste sans réaction. «Nous tenons à exprimer notre vif mécontentement suite à ce discours dont la teneur semble avoir pour seul objectif d’attaquer le symbole que représente le sapin de Noël naturel, au motif qu’il soit responsable de la déforestation et du réchauffement climatique, et de discréditer notre profession et l’ensemble de notre filière», écrivait le 11 septembre Frédéric Naudet, président de l’Association française du sapin de Noël naturel. «Nous tenons à rappeler que le sapin de Noël naturel est bien un produit de culture». [...] «L’arbre de Noël n’est pas un sapin sauvage déraciné en forêt mais bien une plante cultivée. Pour chaque sapin proposé pour les fêtes de Noël, un nouvel arbre est replanté lequel absorbera le carbone émis dans l’atmosphère. La balance carbone du sapin de Noël cultivé en France lui est largement favorable».
Depuis son allocution de rentrée, l’édile Europe Écologie Les Verts élu début juillet a précisé qu’il s’agissait aussi d’économiser d’importants coûts «écologiques et économiques» liés à l’installation de ce grand sapin dans le centre de Bordeaux (60.000 euros, traversée de la moitié de la France en convoi exceptionnel, quatre nuits de montage, douze agents mobilisés...), et non pas de renoncer à célébrer Noël. Une précision qui a dû en partie rassurer L’Association française des eaux et forêts (AFEF). «Vouloir supprimer le symbole de l’arbre de Noël est inutilement punitif», écrivait ainsi le 12 septembre son président Jean-Marie Ballu, dans un communiqué où il invitait le maire de Bordeaux à reconsidérer sa position : «Solution de repli, si c’est vraiment un problème de coût, ériger un beau pin maritime d’âge moyen au port encore conique, serait un sympathique symbole des Landes». Au total, 5.000 hectares sont dédiés en France à la production de sapin de Noël. Une activité dont les techniques relèvent d’ailleurs davantage de l’agriculture que de l’exploitation forestière, précise l’Association française du sapin de Noël Naturel qui fédère 132 producteurs.
Le Chiffre : 5,8 millions
5,8 millions de sapins naturels ont été vendus en France en 2019* (80% produits en France et 20% importés, essentiellement de Belgique et du Danemark). Le marché est largement dominé par le Nordmann (80% des volumes). L’épicéa et quelques autres essences ne représentent plus que 20% des ventes.