Depuis le début de son suivi annuel de la réussite des plantations, à savoir depuis 2007, 2020 est la plus mauvaise année, a révélé le Département santé des forêts (DSF) en mars 2021. Dans son rapport, il rappelle que l’objectif du suivi est d’évaluer l’importance respective des différents stress potentiels sur la survie des plants, par essences ou par groupe d’essences, lors de leur première année de vie en forêt. Outre la crise de la plantation (passage du milieu favorable de la pépinière à un milieu plus hostile), les stress peuvent être abiotiques (gels, fortes températures, sécheresses…), biotiques (attaques d’insectes, de champignons…) ou anthropiques (travaux inappropriés de préparation du sol, de préparation ou de stockage des plants, de plantation, d’entretien…), et les plants peuvent être dans certains cas porteurs de bioagresseurs qui s’expriment sur le terrain.
L’évaluation 2020 a été faite sur la base de l’observation phytosanitaire par les correspondants observateurs du DSF de 944 plantations de l’hiver 2019-2020 représentant 45 essences différentes. 29% des plantations n’ont pas réussi ! 2020 forme avec 2018 et 2019 une série inédite de trois années successives de mauvaise réussite des plantations forestières, indique le DSF, qui résume ainsi ses résultats : le mélèze d’Europe, les chênes sessile et rouge et le douglas sont les essences qui ont le moins bien réussi ; le pin maritime, le pin taeda et les peupliers (21 clones) ont montré les meilleures reprises ; près de 90% de la mortalité est d’origine abiotique ou complexe, 5% est due aux insectes et 6% est due aux autres animaux ; les pathogènes expliquent quant à eux moins de 1% des mortalités de plants ; les plantations les plus atteintes par des dégâts abiotiques sont situées dans trois régions écologiques (Greco) : le Grand-Est semi-continental, le Jura et le Centre Nord semi-océanique, régions affectées par la sécheresse estivale de 2020 (toutefois, certains départements situés dans ces secteurs présentent une mortalité faible à moyenne dans les plantations forestières).
Il est à noter que le douglas, le chêne sessile, le pin maritime et les peupliers (577 sites) représentent 61% des plantations observées. Le DSF rappelle que les ventes de plants forestiers de l’hiver 2018-2019 (les données 2019-2020 ne sont pas encore disponibles) se sont élevées à 67,8 millions de plants, les 3 essences les plus vendues (76% du total) étant le pin maritime : 36,8 millions de plants (54%), le douglas : 11,3 millions de plants (17%) et le chêne sessile : 3,7 millions de plants (5%). Il souligne que ces chiffres confèrent une bonne représentativité du reboisement en France aux plantations analysées.
Légende du graphique : Sur la période 2007-2020, selon ces deux indicateurs, l’année 2020, avec 29% de plantations non réussies et 17% de plants morts, présente le taux d’échec le plus élevé devant l’année 2015 (27%). Avec les années 2018 (26%) et 2019 (près de 27%), elle forme une série inédite de trois années successives de mauvaise reprise des plantations forestières. (Source : DSF)