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Quelle visibilité pour les PME de la construction : « re-lancées » à court, moyen ou long terme ?

Extrait - Conjoncture française à début septembre 2021 - Banque de France

Crédit photo Banque de France
La visibilité pour les PME, notamment de la construction – secteur moteur de la filière forêt-bois –, reste réduite. Les messages relatifs à la conjoncture d’avenir peuvent entrer en contradiction, selon qu’ils portent sur le court, moyen ou long terme.

Selon la Banque de France,  pour le mois de juillet 2021, le nombre de procédures judiciaires enregistrées « se stabilise à un niveau historiquement bas » pour toutes les catégories d’entreprises, y compris celles de la construction, sauf les agences immobilières. La situation actuelle est même plus favorable que celle d'avant-Covid : « Comparée au nombre de défaillances enregistré sur un an à fin juillet 2019, période entièrement antérieure à la crise sanitaire, la baisse du nombre de défaillances enregistrée à fin juillet 2021 s'établit à -47,9% ».
Le cabinet Altares notait lui dans son « Étude de défaillances et sauvegardes des entreprises en France au 2e trimestre 2021 » que le bâtiment était le secteur d'activité ayant subi la plus forte augmentation de défaillances d'entreprises au 2e trimestre 2021 (gros-oeuvre et constructions de maisons individuelles), et que celles-ci concernaient surtout les très petites entreprises. D’après lui, les entreprises de moins de 6 salariés concentraient 89% des défaillances, soit 5.850 procédures, en augmentation de 18% sur 12 mois (mais en 2019, il y avait eu 10.800 dossiers au 2e  trimestre). Altares indiquait toutefois seulement +2,7% de procédures pour les PME de 10 à 19 salariés, et un recul du nombre de procédures pour toutes les autres tailles d'entreprises, marqué pour les PME de plus de 50 salariés ; et aucune procédure pour les entreprises de plus de 100 salariés.

Dans son point sur la conjoncture française à début septembre 2021, la Banque de France a noté que « dans le secteur du bâtiment, l’activité progresserait après la légère baisse enregistrée en août ».

Lors de la conférence de presse de la Fédération française du bâtiment du 14 septembre 2021, le président Olivier Salleron a parlé lui d’une « relance bridée », faisant allusion aux difficultés d’approvisionnement et de recrutement.
Auparavant, il avait noté : « l’activité se ressaisit ».  « Le premier semestre 2021 s’inscrit en net rebond par rapport à celui de 2020. C’est toutefois principalement l’effondrement lié au premier confinement que mesure cette évolution. Si l’on se reporte à l’avant-crise sanitaire pour éviter cet écueil, la situation ressort plus contrastée », a-t-il indiqué.
Il a pointé :
- une reprise très nette pour la construction de maison individuelle (« En glissement bisannuel sur le premier semestre 2021, les mises en chantier progressent de 4,0 %, dans la suite de l’envolée de 18,3 % des permis et de 16,3 % des ventes. En tout état de cause, 2021 ressortira meilleure que ce que avions prévu sur ce segment. ») ;
- un retour à meilleure situation en amélioration-entretien (« Certes, le chiffre d’affaires global du marché reste inférieur de près de 5 % à son niveau du premier semestre 2019, mais la tendance ressort déjà inverse dans la seule rénovation énergétique du logement, à +4,1 %. Cette dynamique, largement impulsée par MaPrimeRénov’ et les certificats d’économie d’énergie, permettra un quasi-retour au niveau d’avant crise d’ici fin 2021 pour l’ensemble de l’amélioration-entretien, surtout si l’effet des 4.214 projets de rénovation énergétique des bâtiments d’État retenu dans « France relance » s’amplifie. »)
- une tendance clairement mauvaise pour la construction de logements collectifs et de bâtiments non résidentiels (« Sur le premier segment, les mises en chantier s’améliorent un peu, à +3,5 % sur deux ans, mais il s’agit avant tout d’un effet lié au report de projets qui n’ont pu commencer en 2020. A contrario, les permis et les ventes reculent encore d’environ 7 %. Plus précisément encore, cette crise du collectif s’avère limitée aux grandes agglomérations. De fait, le rapprochement des sept premiers mois de 2019 et 2021 révèle une chute de 11 % du collectif en zone A, Abis et B1, alors qu’il progresse de 21 % ailleurs et que l’individuel se redresse partout. Quant au non résidentiel neuf, on constate avec inquiétude que tous les segments du marché continuent de fortement reculer sur deux ans, y compris la commande publique. »)
Au final, la FFB anticipe un repli de 5 % de l’activité par rapport à 2019, « fruit d’une situation moins dégradée dans le logement neuf grâce à l’individuel, elle-même pour partie compensée par une reprise plus progressive que prévu en amélioration-entretien ». 

« Ce repli global ne doit pas masquer des carnets de commande qui restent bien garnis et des perspectives d’activité assez bien orientées », a précisé le président de la FFB, indiquant par là combien est énigmatique la conjoncture en cette période de restructuration de l’économie.
Des voix s’élèvent pour avertir sur un risque de transfert d’actifs en cette période de mesures inédites de téléguidage de l’activité des entreprises par les mesures sanitaires. Ainsi, concernant le marché de la construction bois aux USA, il pourrait connaître un phénomène de captation via des start-up par des géants technologiques.
En dépit que le plan de relance français prévoit de multiples dispositifs à destination des PME qui sont autant de messages sur une amélioration promise à court terme – un rebondissement –, l’atterrissage, après ce bond, reste une énigme. Envisager les pires scénarios permet aussi de les prévenir.

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