La commercialisation de bois ronds suppose une opération de cubage. La diversité des méthodes de mise en oeuvre et des contextes peut susciter des questions entre les professionnels et leurs interlocuteurs commerciaux. Pour apporter de la transparence en fixant des règles d’usage et en associant un contrôle tierce partie indépendant chez le scieur volontaire, l’institut technologique FCBA propose une certification CTB cubage bois ronds.
De nombreux acteurs sont amenés à intervenir tout au long de la chaine d’approvisionnement afin de fournir la bonne matière aux divers clients en bois d’oeuvre, en bois d’industrie ou en boisénergie. Chacun a besoin de quantifier et de qualifier les produits issus de la forêt afin de valoriser le travail effectué par tous. Les propriétaires forestiers, qui ont vu croître leurs arbres durant tant d’années, souhaitent faire valoriser leur patrimoine. Les gestionnaires forestiers s’attendent au bon paiement des produits issus de leur sylviculture. Les entreprises de travaux forestiers tiennent à être rémunérées sur le bon quantitatif. Tous pratiquent le cubage à chaque étape…
Dans le cas de bois d’oeuvre, l’industriel scieur peut réaliser cette opération à la réception des camions. C’est pour lui une information clé pour le pilotage de la production. “Pour tous, la notion de volume est essentielle, complémentaire des notions de qualité et services faisant toujours l’objet de négociation commerciale entre les parties”, explique Pascal Gény, responsable de la marque CTB cubage bois ronds à l’institut technologique FCBA. “Or à l’usage, selon la région, les acteurs ou l’essence concernée, diverses pratiques de cubage peuvent coexister dans la prise de mesures, les instruments employés, les formules de calculs appliquées... Des différences de volumes peuvent alors être constatées. En conséquence, les réserves émises pénalisent les relations commerciales. L’intérêt commun est d’établir de manière consensuelle un volume basé sur un procédé constant et reconnu par tous.”
Dans cette perspective, FCBA développe depuis quinze ans sous accréditation Cofrac la certification CTB cubage de bois ronds (CBR), qui repose sur des règles élaborées et partagées par tous les acteurs que l’on peut lire dans le référentiel de la marque. FCBA précise que ces règles sont validées par les représentants de la filière de l’approvisionnement bois ronds (coopératives, experts, Office national des forêts, exploitants forestiers, clients bois, organismes et fédérations).
“CTB-CBR permet de clarifier les opérations de cubage chez le scieur se rapportant à la traçabilité et à la justesse”, explique Pascal Gény. “Un audit annuel de chaque titulaire est réalisé afin d’évaluer la constance et la précision des performances de cubage commercial. Les caractéristiques certifiées sont décidées par une instance de consultation composée par toutes les parties intéressées. FCBA participant dans les travaux de normalisation de la filière, la bonne application de la norme française de cubage des bois ronds et assimilés NF B 53-020 est soutenue. La certification CTB cubage bois ronds agit au niveau du parc à grumes de la scierie pour garantir la bonne application des règles de cubage pour les lots entrants. Les pièces transportées sont mesurées une à une, sous écorce pour les résineux et sur écorce pour les feuillus. “Les conditions de mesures électroniques pour les diamètres et longueurs sont optimales”, précise FCBA. “Les surmesures de bûcheronnage sont intégrées en tant que spécifications contractuelles sur lesquelles le fournisseur et le client bois se sont mis d’accord.”
Le traitement des données, issues des capteurs de mesures, est décrit sur une attestation du constructeur qui peut être consultée par les fournisseurs. Pendant toute la durée de certification, le scieur titulaire est astreint à faire des relevés de vérifications internes à deux niveaux. En premier, les écarts de prises de mesures par comparaison homme/ machine sont analysés chaque semaine dans le but de déceler toute dérive. En second, la vérification de la calibration des capteurs électroniques du cubeur est faite à l’aide d’étalons. “Les résultats obtenus pour ces contrôles et les actions correctives inhérentes démontrent l’efficacité et le maintien des performances de cubage par le titulaire”, explique l’institut technologique FCBA.
Ces points d’exigences, favorisant l’amélioration continue, sont examinés par l’auditeur technique FCBA. La caractéristique principale certifiée vise à assurer des performances de cubage contradictoire dans une marge d’erreur maximale de ±3%. Cette exigence est examinée sur un même lot de bois échantillonné.
Les vérifications externes comportent plusieurs autres axes visant à juger l’organisation de la réception de bois, à éprouver la fiabilité des mesures du système de cubage, à comparer le bordereau de cubage avec le relevé terrain pour l’échantillon audité, à vérifier le bon état des matériels de mesures du titulaire.
“Ce contrôle indépendant par tierce partie contribue à renforcer le vecteur de confiance dont témoignent tous les scieurs titulaires”, souligne Pascal Gény. En cas de nonconformité, FCBA applique les dispositions et sanctions prévues, ce qui peut conduire au retrait de la marque. “Ponctuellement, une journée pratique de cubage, regroupant tous les professionnels intervenant en amont de la scierie, peut être organisée chez un scieur afin de démystifier le sujet et démontrer l’intérêt de la démarche en situation réelle”, ajoute Pascal Gény. “De l’avis général, ces échanges entre les professionnels de l’approvisionnement et les donneurs d’ordres sont constructifs et tendent à renforcer les relations de partenariat et de confiance.”
La liste des titulaires et le référentiel de la marque CTB cubage bois ronds sont publiés et disponibles sur le site www.fcba.fr, dans la rubrique certification/ première transformation.