«Des chênes de qualités supérieures ont été abattus et façonnés manuellement sur une dizaine de parcelles en forêt de Saint-Aubin-de-Cormier (35) mais la météo de ces derniers mois couplée à la nature des terrains n’a pas permis leur transport vers les scieries et les merranderies pour leur transformation. Le débardage par câble mât a permis d’éviter que ces bois ne se détériorent en restant trop longtemps dans les parcelles», indique Sylvie Arcoutel, responsable territoriale communication et crise de la direction territoriale (DT) Centre-Ouest-Aquitaine.
La DT Centre-Ouest-Aquitaine a tenu a mettre en lumière ces moyens exceptionnels mis en œuvre pour répondre aux besoins des acteurs de la filière bois, par le biais d’un communiqué fin avril. «En plaine, cette technique est plus onéreuse qu’un débardage classique», concède Sylvie Arcoutel, «avec un coût supplémentaire moyen de 20 euros du mètre cube de bois. Mais elle permet aux forestiers de rester réactifs face aux besoins de la filière bois. Les bois de haute qualité (qualité merrain) ont pu ainsi être mis à disposition des transformateurs avant tout risque de dépréciation.»
La débardage aérien (aussi appelé par câble-mât) permet de récolter du bois via un câble aérien dans des zones difficiles (montagne, sol fragile, proximité de cours d’eau…). Il participe, rappelle l’ONF, au respect de la biodiversité grâce à un impact moindre sur le sol, des bruits de chantiers minimes et des transports de véhicules motorisés limités en forêt. Une fois coupé, le bois est suspendu dans les airs depuis son lieu d’abattage jusqu’à une piste accessible aux grumiers. Ses enjeux sont détaillés dans un guide téléchargeable qui a été conçu par l’ONF et la Fédération nationale des entrepreneurs de territoires (FNEDT)
Selon Sylvie Arcoutel, l’ONF a pu s’appuyer sur ses savoir-faire et ses relations avec les entreprises dans les autres régions (cette technique est née en montagne) pour mettre en place rapidement cette solution innovante et coordonner une opération similaire en région Pays de la Loire, en forêt domaniale du Gâvre (44). Les lignes de câble ont été préalablement identifiées pour faciliter l’organisation du chantier et le transport des 750 m3 de chêne hors de la forêt. L’ONF a vérifié avec l’entreprise que le chantier permette la mise en place des mesures barrières et de distanciation sociale à respecter dans le cadre du l’état d’urgence sanitaire dû au Covid-19.