Douze cosignataires viennent d’adresser à la Commission européenne une requête pour que soit donnée au secteur forêt-bois une place de choix dans le plan de relance européen post Covid-19 et dans la nouvelle stratégie industrielle afférente. Il s’agit de représentants de la filière de l’amont à l’aval – Eustafor, Fecof, FTP, CEPF, Copa-Cocega, CEI-Bois, EPF, Cepi, Intergraf, EFIC and Bioenergy Europe – qui ont rappelé d’abord que leur secteur compte plus de 420.000 entreprises (20% du secteur manufacturier total de l’UE), 3,5 millions d’employés directs (10% de la main-d’œuvre totale dans le secteur manufacturier) et génère un chiffre d’affaires annuel de 520 milliards d’euros, soit 3% du PIB de l’UE.
Adressé au commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, leur demande d’éligibilité au plan de soutien européen se base sur des arguments déjà formulés dans le document adressé à la commission en fin d’année dernière intitulé «Forest-based Industries 2050: a vision for sustainable choices in a climate-friendly future». «Le secteur forestier européen joue un rôle très important dans l’économie européenne tout en étant un secteur respectueux du climat et résilient déjà orienté vers une économie verte et durable. Sa matière première de base est le bois : une ressource renouvelable et recyclable provenant de forêts gérées durablement en Europe. Ses procédés de production gèrent cette ressource de manière très efficace, minimisant les déchets et offrant la possibilité de remplacer les matériaux fossiles et l’énergie», a déclaré Patrizio Antonicoli, secrétaire général de la Confédération européenne des industries du bois CEI-Bois, après avoir rappelé que, comme la plupart des industries de l’Union européenne, le secteur a été durement touché par le choc provoqué par la crise sanitaire de Covid-19, avec une baisse de la demande intérieure et extérieure, l’interruption des chaînes d’approvisionnement et les problèmes logistiques, qui ont fait des ravages. En moyenne, selon CEI-bois, le secteur forêt-bois s’attend à une perte de chiffre d’affaires moyenne de 20% en 2020 (certaines industries étant plus gravement touchées que d’autres).
«Inclure les industries forestières dans le plan de relance européen serait une injection saine de vert et de résilience dans tous les autres secteurs, car il s’agit d’un secteur clef lié aux énergies renouvelables, aux textiles, à la construction, à l’alimentation et à l’agriculture, à la fabrication à faible émission de carbone, aux produits chimiques verts, à la santé et à l’hygiène, aux produits pharmaceutiques et aux solutions d’emballage», a déclaré Jori Ringman, directeur général de la Confédération européenne des industries du papier (Cepi). «Les annonces récentes d’investissements importants dans les bioraffineries par nos sociétés membres sont un exemple de la façon dont cet écosystème peut donner une nouvelle vie aux anciens secteurs fossiles avec des matériaux renouvelables qui proviennent de sources durables en Europe.»
Beatrice Klose, secrétaire générale de fédération européenne de l’industrie graphique, Intergraf, a insisté sur le fait que les industries forestières offrent une quantité importante d’emplois bien répartis dans tous les pays et régions et en particulier dans les zones rurales. Reste que le virage bioéconomique mis en avant par les représentants du secteur forêt-bois au niveau européen, impliquant des nouveaux usagers du bois des secteurs énergétiques et chimiques, aura des conséquences pour l’instant inconnues sur le tissu industriel des TPE et PME du secteur bois traditionnel.
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