L’Office national des forêts (ONF) et l’institut Viavoice ont dévoilé le 19 mars les résultats d’une enquête visant à éclairer le rapport des Français à la forêt, désormais disponibles sur le site de l’ONF.
Réalisée pour la Journée internationale des forêts (21 mars), cette enquête a été réalisée du 16 au 19 février 2021 auprès d’un échantillon de 1.000 Français, majeurs, vivant sur le territoire métropolitain, avec des quotas représentatifs de la population au regard des critères suivants : sexe, âge, profession, région et catégorie d’agglomération.
«Au regard du contexte de crise sanitaire, que représente la forêt pour les Français ? Quelles sont leurs pratiques ? Quelles sont leurs inquiétudes ?», telles étaient quelques-unes des questions auxquelles l’ONF voulait apporter des réponses, l’établissement public à caractère industriel et commercial indiquant que les forêts accueillent 700 millions de visites tous les ans.
Le besoin d’aller en forêt a été indéniablement renforcé par la crise sanitaire, révèle l’enquête, six personnes sur dix rêvant d’y aller dans le contexte actuel, quand quatre Français sur dix de l’échantillon déclarent s’y rendre effectivement au moins une fois par mois. C’est que neuf personnes sur dix associent la forêt à un milieu et à des sentiments très positifs, indique encore l’enquête – air pur, calme, liberté, bien-être, apaisement, communion avec la nature, etc. – et estiment qu’elle procure des avantages d’ordre personnel et psychologique. Huit Français sur dix ont le sentiment que la forêt les protège.
Face à ce désir grandissant de forêt, la crainte croissante vis à vis des menaces qu’elle a ou aurait à subir paraît ainsi plus logique que paradoxale. «65% des personnes se disent préoccupées par la question de la forêt», remarque l’ONF. «Première inquiétude selon l’étude : la déforestation et la disparition des arbres. La deuxième préoccupation porte sur la négligence et les activités humaines à 25%. À 15%, c’est l’urbanisation.» Cette attention vis à vis des effets des activités humaines directement en forêt n’exclut pas celle portée à des effets indirects de celles-ci, à savoir ceux du changement climatique : sécheresses, attaques d’insectes ravageurs, feux de forêt… Selon l’étude, 75% des Français pensent que le réchauffement climatique peut mettre les forêts en danger ; un chiffre plus important encore parmi les 18-24 ans. A contrario, 16% pensent que la forêt n’est pas mise en danger par le réchauffement climatique.
Pour l’heure toutefois, si le souci des atteintes du climat est prégnant parmi la population, cela n’induit pas encore forcément un intérêt pour la gestion forestière, si l’on en croit les réponses apportées par 689 répondants de l’enquête à cette simple question : «Quels sont précisément les sujets liés à la forêt qui vous intéressent le plus ?». Si les trois quarts des Français sont intéressés par la forêt, ils le sont surtout par la nature, les arbres, la faune, la flore (49%), les sujets liés à l’écologie (24%), les bienfaits sur le plan personnel et psychologique (14%), les activités sportives (11%).
La déforestation (10%), les autres activités que l’on peut faire en forêt – cueillette de champignons, sylviculture, chasse… – (9%), l’entretien, la gestion, l’aménagement des forêts (6%), tous sujets liés à l’exploitation des forêts (et non plus à leur apports en bien-être et symboliques) ne viennent qu’en dernier sur l’échelle de l’intéressement. De ceci, les professionnels ont conscience depuis un moment déjà ; ils ne tablaient sans doute pas par contre sur un renforcement par le Covid de l’attention portée aux bienfaits des forêts.
