La pandémie a offert un laboratoire des comportements aux dirigeants et à leurs experts scientifiques. Un groupe de chercheurs de l’Institut forestier européen (Iufro) a déjà publié un article dans la revue Forest Policy and Economics qui vise à illustrer l’impact des mesures contre la propagation du Covid-19 sur les loisirs forestiers. Jakob Derks, Lukas Giessen et Georg Winkel ont conduit une étude dans un contexte urbain en Allemagne, autour de Bonn, pendant la période de «verrouillage allemand Covid-19». «Les données quantitatives et qualitatives sur les visites des forêts urbaines issues de cette étude ont été complétées par d’autres données de recensement issues de divers organismes», indique Lukas Giessen, coordinateur du groupe de recherche de l’Iufro. Le constat a été fait, explique-t-il, que le nombre de visiteurs après le lancement des mesures Covid-19 en mars 2020 a plus que doublé. Les modèles de visiteurs ont radicalement changé, passant d’une répartition uniforme tout au long de la journée avec de petits pics avant et après les heures de bureau à un point culminant en fin d’après-midi. L’étude indique en outre qu’un nouveau groupe de visiteurs, c’est-à-dire des jeunes, des familles avec enfants et des non-locaux, est arrivé dans la forêt. «Cet afflux de visiteurs plus nombreux et novices pose des défis aux gestionnaires forestiers et à la politique forestière urbaine», affirme le chercheur, qui insiste sur le fait que ces changements induits par le Covid-19 sont une opportunité unique pour les relations entre les gestionnaires et la société dans son ensemble, avec des implications pour la politique forestière, en particulier dans les zones urbaines, peut-être au-delà de l’ère de la pandémie du Covid-19.
Les auteurs concluent que le boom des visites des forêts induit par le Covid-19 révèle que pendant une pandémie, les forêts sont une infrastructure essentielle pour la santé publique et les sociétés en général.
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