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Trois tendances sur le marché intra bloc occidental des grumes et produits résineux

À l’issue de la période de bouleversement économique actuel, quelle sera la carte des échanges de bois ? Cela dépend des choix politiques de l’UE, qui tend à prendre la main sur les États. En attendant, les producteurs espèrent que le marché intérieur de l’UE et celui des États-Unis saura absorber les produits.

♦ La flambée des coûts de l’énergie, les taux d’intérêt élevés et la baisse des exportations ont contribué aux difficultés économiques de l’Allemagne. Le commerce des grumes et l’industrie du bois résineux n’ont pas échappé à la règle, commentait un consultant de Resource Wise le 9 mai, qui indiquait aussi comme autre facteur impactant l’état des forêts du pays.

Les chiffres des importations de grumes de résineux ont connu une forte baisse depuis 2018, et ceux des exportations une baisse tout aussi forte après 2020, indique l’analyste, mais en dépit de celles-ci les exportations allemandes se situent toujours à des niveaux historiquement élevés. Il faut dire que la crise du scolyte a eu pour effet l’exportation de grumes endommagées par les insectes vers la Chine.

♦ Si l’import de grumes par l’Allemagne a fortement baissé, il en est de même pour celui du Japon. « Au cours des six dernières années, les importations japonaises de bois d’œuvre résineux en volume ont chuté de 48 %, soit une baisse moyenne de 8 % par an avec une hausse de seulement 1 % entre 2021 et 2022. Les importations de bois d’œuvre en 2023 ont chuté de près de 33 % par rapport à 2022 pour s’établir à 3,2 millions de m³ », indique le site d’analyse économique Ressource Wise. Les importations japonaises de bois d’œuvre résineux en provenance de la Finlande et de la Suède en 2023 ont toutes deux diminué de plus de 30 % d’une année à l’autre, celles en provenance du Canada de 19 % d’une année à l’autre (entre 2017 et 2023, les volumes en provenance du Canada ont chuté de 60 %). S’il y a eu un rebond en fin d’année 2023, « comme les volumes d’importation de bois d’œuvre résineux du Japon sont étroitement liés au marché du logement, une tendance à la hausse à long terme semble peu probable », précise Ressource Wise. « Le secteur japonais du logement, principalement axé sur le bois, a toujours été un marché solide pour les exportateurs mondiaux de bois d’œuvre résineux, mais avec une population vieillissante, la demande diminue. » Motif d’espoir pour les professionnels du bois, les politiques en faveur de la construction bois hors résidentiel du gouvernement japonais.

♦ La production de produits du bois suédois a légèrement diminué en 2023 par rapport à l’année précédente, relevait le 27 mai le magazine australien Timberbiz, passant de 18,87 Mm³ à 17,8 M m³. Les ventes intérieures ont diminué en raison de la faiblesse de l’activité dans le secteur de la construction. En revanche, les exportations de produits du bois ont bien résisté malgré des conditions économiques mondiales difficiles, avec une croissance annuelle des exportations de 1 %, soutenue par la faiblesse de la couronne suédoise.

« Nous pouvons probablement nous attendre à une nouvelle baisse de la production en 2024. Même si l’inflation se stabilise, il faudra un certain temps avant que cela n’ait un impact sur le secteur de la construction », a déclaré Christian Nielsen, expert du marché des produits du bois de la Fédération suédoise des industries forestières. Ce spécialiste mise, à moyen terme, sur une forte demande des États-Unis et du marché unique. « Malgré l’incertitude économique mondiale, associée à des taux d’intérêt élevés, la nouvelle production aux États-Unis est robuste », a-t-il déclaré. La politique européenne et notamment de la France en faveur de la construction bois donne aussi de l’espoir en Suède. « Le marché unique et le Royaume-Uni représentent actuellement plus de 50 % des ventes de produits en bois suédois, et nous nous attendons à un intérêt accru aux États-Unis », a conclu spécialiste.

 

Le bloc occidental est en train, avec ses politiques guerrières et climatiques, de se refermer sur lui-même. Or, le Canada voit sa ressource diminuer, et l’Europe centrale aussi, à cause des infestations d’insectes. Quant aux importations en provenance de Russie et de Biélorussie, elles ont été stoppées. Dans ces conditions, comment se réorganiseront les flux en Europe ?

À moins que les États membres choisissent de refuser de disparaître, un État unique européen pourrait être mis en place à marche forcée. « Ce qui est vrai en matière politique l’est aussi en matière économique. Mario Draghi préconise depuis longtemps déjà une réorganisation de l’économie de l’UE selon le modèle soviétique : à chaque région sa spécificité. […] Si l’élevage restera une particularité de la Pologne, les Pays-Bas ont pris de l’avance en mettant au chômage autoritairement leurs paysans et la France ne devra plus tarder à consacrer ses talents à d’autres tâches », soulignait ironiquement le journaliste Thierry Meyssan dans un récent article. Si l’État unique devait advenir – la réforme des traités de l’UE est déjà discutée ‒ la transformation du bois fera-t-elle partir des tâches de la France ?

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