« En tant que représentants des ETF, nous appelons à la mobilisation contre l'interprétation par l’Office français de la biodiversité (OFB) de l'article 411-1 du Code de l'environnement sur la protection des habitats et des espèces qui est à l’origine, depuis fin mars, de la suspension de chantiers forestiers et qui réduit l’approvisionnement en bois », a déclaré Robert Dieudonné, président de la commission forêt à la FNEDT, dans un communiqué daté du 6 avril. À cette date, des chantiers forestiers étaient en effet suspendus – ou menacés de l’être à la suite de premières sanctions – depuis le 30 mars par la Société forestière de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui est un des plus importants gestionnaires forestiers français privés.
Si l’article 411-1 du Code de l'environnement sanctionne depuis 1992 et 2009 la destruction volontaire des habitats et des espèces, la lecture de l’Office français de la biodiversité voit un danger pour la biodiversité dans tout chantier en forêt, explique la FNEDT, rappelant que les ETF sont les experts responsables de 70 % des travaux de sylviculture-reboisement et de 80 % des travaux d'exploitation en France, pour le compte de propriétaires forestiers, de coopératives, d’exploitants-négociants, d’industries du bois, de l'Office national des forêts et de communes. La fédération rappelle aussi que près de 200 000 chantiers de sylviculture, d’entretien et de récolte sont ouverts chaque année dans les massifs forestiers de l’Hexagone pour planter, entretenir et sortir des bois, et souligne que ceux-ci sont indispensables pour maintenir les activités économiques de valorisation du bois et assurer le renouvellement forestier, tout en contribuant à la protection contre les incendies (entretien, débroussaillement). Elle assure aussi qu’ils sont une urgence pour atténuer le changement climatique.
Dans ces conditions, et parce que les acteurs de la filière forêt bois, et plus particulièrement les ETF, sont des garants de la gestion durable des forêts selon la FNEDT, Robert Dieudonné appelle une réaction de la filière : « Nous appelons les ETF à se mobiliser pour sortir d’une situation administrative incompréhensible dont elles sont les victimes directes, ainsi que la filière forêt bois. Nous appelons également les propriétaires forestiers, l'Office national des forêts, les exploitants, les experts et les gestionnaires forestiers, ainsi que les entreprises de transformation, à exprimer leur solidarité avec les ETF et à défendre l’amont de la filière forêt bois ».