La faiblesse des marchés de bois d’œuvre est effective en raison des baisses drastiques de la demande de bois usinés sous toutes ses formes, liée à une situation économique sinistrée en raison d’une sérieuse inflation ressente dans les coûts des énergies et les coûts de production ainsi que les trop pressantes contraintes environnementales déversées avec brutalité et rapidité sans discernement conduisant à une baisse de la consommation, tout particulièrement dans les domaines de la construction individuelle et collective.
La réduction des demandes de produits ne peut qu’entraîner la baisse de la demande de bois bruts, alors conduisant à des baisses des prix des matières premières sur pied et bord de route.
Les principaux débouchés du bois usiné s’en trouvent totalement affectés dans les domaines de l’agencement, des parquets, des charpentes, et des autres produits tant résineux que feuillus, chêne notamment, tout particulièrement de choix industriels et de second choix. Les chênes de qualité échappent en raison de leurs particularités à cette concurrence. Les résineux sont dans une situation équivalente, avec toutefois une ressource largement amoindrie à la suite des épisodes sanitaires, qui maintenant, gagnent quelque peu le douglas et les autres pins, notamment le sylvestre. Le pin maritime demeure une valeur sûre dans ses régions traditionnelles du Sud-Ouest. Il est observé une reconquête dans le Grand Ouest où il avait été négligé en raison de sa forte courbure et de son prix peu attractif, ce à quoi il faut ajouter la réduction et le non-renouvellement d’un tissu industriel devenu alors souvent absent. Également la concurrence des sciages industriels d’autres essences, principalement d’épicéa, provenant de la Grande Europe, produits de qualité, bien sciés et bien séchés, prêts à l’usage et compétitifs.
Dans cette ambiance aléatoire, le chêne marque le pas pour les choix courants. Les chênes de qualité ne sont guère voire pas affectés. Le merrain est toujours très courtisé et contribue largement à la bonne tenue des prix, avec une demande conséquente, comme cela a été bien souvent le cas pour les producteurs. Les chênes de choix moindre sont maintenant moins prisés, ce qui conduit à une baisse de leurs prix, d’autant plus que l’export, consommateur de ces choix, est ralenti.
Pour les résineux, le pin maritime tire largement son épingle du jeu, alors que les autres résineux, notamment épicéas et sapins, sont toujours dans une situation inquiétante pour des raisons sanitaires. Les pins laricio et sylvestre demeurent atones. Le mélèze de montagne est demandé.
Cette situation sanitaire a un fort impact sur la ressource forestière, pouvant conduire, comme dans l’Ouest canadien, à la fermeture de nombreuses scieries et d’usines de pâte à papier et de panneaux qui se sont délocalisées dans le Sud-Est des États-Unis où la ressource en pin est abondante et disponible.
Pour la ressource française, les régions de production, Sud-Ouest principalement, pourraient représenter une sérieuse alternative, et probablement la seule, sous réserve que les néoruraux et les écologistes d’opérette ne viennent pas bêtement perturber les zones de production.
Les forestiers sauront y faire face et ainsi répondre aux besoins sociétaux, mais les politiques devront se monter plus réalistes.
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