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Prix des bois sur pied (chêne, hêtre, sapin, épicéa, douglas…) : tendances mars 2024

La chronique de Pierre Chavet, expert forestier – pierre@chavet-foret.com

Le marché du bois sur pied ou bord de route continue à se rétracter pour pratiquement toutes les essences, à l’exception des chênes de qualité merranderie, ébénisterie et belle menuiserie, qui affichent une augmentation de 2 à 6 % environ sur l’année.
Certaines coupes d’exception se sont vendues plus de 2 200 €/m³ sur pied en forêt domaniale de Bercé (72) pour des gros bois de chêne. En Domaniale, les beaux chênes dépassent souvent largement les 1 000 €/m³ sur pied.
Les autres choix de sciages de chêne accusent des baisses de l’ordre de 28 % sur les frises et avivés, selon le Centre d’études de l’économie du bois (CEEB). Par contre, la qualité charpente se valorise de plus de 9% sur un an.
Les sciages de hêtre sont également orientés à la baisse, de l’ordre de 5-7 % sur un an.
Le peuplier qualité emballage dévisse alors que les qualités supérieures, type « sommier », se valorisent autour de 7 %.
Pour les résineux, les sciages de toutes essences sont orientés souvent de façon importante à la baisse, à l’exception des avivés d’épicéa de choix supérieur qui sont demandés. Les bois à palettes sont également orientés à la baisse, autour de 17 % sur l’année, pour toutes les essences.
Cette situation est le reflet d’activités économiques nationales en importante régression, avec une diminution des permis de construire de plus de 25 % et de 20 % pour les mises en chantier.
Les essences qui toutefois tirent leur épingle du jeux sont, outre le chêne de qualité courante, le hêtre blanc, le frêne sain, ainsi que le peuplier de choix, selon cultivar, à bois blanc et faible nodosité.
Le châtaignier de qualité non roulé se négocie autour de 70-80 €/m³, sur écorce et sur pied, pouvant atteindre 100 €/m³ voire plus pour les pièces d’exception, qualité tranchage.
Pour les résineux, la situation ne se redresse guère.
L’épicéa commun vert reste très recherché, alors que la ressource s’est effondrée.
Il est encore parfois présent en altitude, toutefois également atteint par les scolytes, affectant totalement la ressource.
Les prix des sciages de douglas ont baissé sur un an de l’ordre de 20 %, de pin maritime, autour de 5 %,
de pin sylvestre autour de 15 %.
En Limousin, le douglas a atteint en vente récente sur pied et sur écorce le prix de 95 €/m³ pour un volume unitaire de 1,5 m³/u, un bon redressement du prix.
La région est réputée pour la qualité de ses douglas, bénéficiant, en outre d’un sérieux tissu industriel.
La régionalisation des prix des bois se renforce, se substituant aux marchés à l’export, en particulier dans le Grand Est.
Le douglas se négocie autour de 80-90 €/m³ sur pied et sur écorce, les pins, autour de 30-35 €/m³ sur pied et sur écorce, le laricio, autour de 40-45 €/m³ et le maritime autour de 45-50 €/m³, régions Grand Ouest et Gascogne.
Le mélèze de montagne est demandé, autour de 100-130 €/m³ sous écorce.
Le sapin pectiné vert se négocie autour de 50-60 €/m³ sur écorce. Le sapin scolyté n’a quasiment aucune valeur.
Les conditions météorologiques, avec des pluies importantes, ont entravé la récolte des bois. Cette situation a bénéficié au bois mis bord de route qui se sont bien négociés.
Le bois énergie, à usage de chauffage domestique, bûches, granulés, copeaux, conserve son attrait.
L’hiver doux connu a conduit toutefois à une consommation en baisse.
Le bois énergie à usage industriel est lié au prix du gaz, orienté actuellement à la baisse.
Le bois devient alors moins attrayant, mais il est délicat de changer d’une année sur l’autre d’énergie à moins de disposer d’un brûleur alternatif.
Par ailleurs, l’État et les régions proposent un catalogue de subventions pour l’utilisation de la production ligneuse.
Cela concerne également l’optimisation des rendements notamment au sciage, permettant de valoriser au mieux la ressource.
Il y a également une sensibilisation pour l’utilisation des essences feuillues dites secondaires.
Le renouvellement de la forêt est également encouragé par une palette de subventions. Cela ne règle toutefois guère les manques d’eau et le choix des essences. Le taux d’échec des nouvelles plantations est de plus de 30%, sans compter les dégâts de gibier.
En outre, il apparaît des échanges (monologue ?) sur l’interdiction des coupes rases, sans souci pour les impasses sylvicoles connues depuis des lustres qui doivent conduire parfois aux changements d’essences.
Les cours des bois publiés prennent en compte ces considérations, en réduisant, là où nécessaire, la fourchette haute des prix.

Retrouvez le tableau des cours des bois sur pied, en cliquant ici.

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