Tous les six mois, l'Office national des forêts (ONF) analyse l'évolution du prix des bois commercialisés en forêt publique. Dans sa 12e lettre de conjoncture économique, il propose d'abord une lecture de la situation sur le marché des bois sur pied. « Les prix sont restés stables entre décembre 2022 et décembre 2023 pour le chêne (0 %), le hêtre (+2 %) et le frêne (+3 %). Leur niveau reste haut. En revanche, les prix des résineux ont baissé durant la même période : -23 % pour le douglas ; -15 % pour le pin maritime ; -14 % pour le sapin et l'épicéa ; -13 % pour le pin sylvestre. »
Dans un second temps, l'établissement public formule des conclusions pour le marché du bois façonné. Elles portent plus particulièrement sur la période juillet/décembre 2023. « L'intérêt pour les feuillus se manifeste avec une hausse des prix du frêne (+18 %) et du hêtre (+13 %) qui atteignent tous deux leur plus haut prix depuis cinq ans. En revanche, celui du chêne stagne (-1 %). Stagnation aussi du côté des résineux pour le pin sylvestre (+1 %) et le pin maritime (-1 %). Le prix du sapin et de l'épicéa baisse également, de 4 %, tout comme celui du douglas (-7 %). »
Crédit photo : ONF
L'ONF commente par ailleurs la situation du marché du bois en France. Dans sa description des tendances par essences, il convient que « malgré une baisse en 2023, le niveau des prix demeure assez haut ». Pour le couple sapin-épicéa, « le marché français de la construction en baisse reste leur principal débouché. La valeur des exportations de sciages perd 18 % en un an et celle de grumes 6 %, du fait notamment de l'importance des « produits accidentels », vendus moins cher. Les bois sains demeurent à un bon niveau de prix », explique l'ONF. Le chêne quant à lui « a atteint un record en 2022 et reste à un haut niveau en 2023. Les qualités supérieures (plot et merrain) sont très demandées, mais moins les qualités ordinaires. À l'export, la valeur des grumes a chuté en un an de 35 %, et celle des sciages de 19 % ». Dans ses conclusions, l'ONF ajoute que le hêtre « a beaucoup progressé et commence à baisser. L'indice de prix unitaire moyen des bois façonnés vendus par l'ONF a augmenté entre 2021 et 2023. La valeur des exportations de grumes progresse de 15 % en 2023, et celle des sciages de 1 %. […] Le douglas, dont le prix a flambé en 2022 à la suite de la forte demande américaine, revient à un niveau stabilisé intéressant pour une essence de plus en plus présente et récoltée en forêt française. […] Bien qu'issu d'arbres touchés par la chalarose, le bois de frêne se vend bien, à un prix supérieur à celui du hêtre ou du sapin sain. La demande à l'export est dominante, vers l'Asie principalement ».
Un prix moyen de 80 euros
Le coup d'arrêt que connait la conjoncture économique française depuis plusieurs mois, en particulier le secteur de la construction, ne semble pas avoir affecté les résultats enregistrés par l'ONF au semestre 2023. « Déjouant les pronostics pessimistes, l'année 2023 s'est révélée plutôt satisfaisante et le début de l'année 2024 suit les tendances de fin d'année », écrit l'établissement public dans sa dernière lettre de conjoncture économique dédiée à l'évolution du prix des bois commercialisés en forêt publique. Il précise dans ses travaux que Benoît Généré, son chargé de mission marché bois, « prévoit par ailleurs pour l'Office national des forêts des recettes supérieures à la moyenne annuelle des dix dernières années. Les ventes d'automne de l'Office ont été plutôt satisfaisantes, avec un prix moyen de 80 euros à mix-produit constant (-3 %) ».
