L’homologation du cahier des charges de l’appellation d’origine contrôlée “Bois du Jura” a été publiée au Journal officiel de la République française le 15 mars (1).
Après le Bois de Chartreuse l’année dernière, il s’agit du deuxième produit forestier à obtenir une AOC (2).
Par arrêté daté du 8 mars dernier, le Bois du Jura a obtenu son homologation en Appellation d’origine contrôlée. “Véritable consécration, cette labellisation est un gage de reconnaissance de la qualité et de la spécificité des épicéas et bois de sapin transformés dans le massif jurassien, hissant le Bois du Jura au rang de première AOC forestière en termes de volumes de production”, expliquent les porteurs du dossier. Le cahier des charges de l’AOC indique que les Bois du Jura reconnus sont “des pièces de toutes longueurs et toutes sections, de sapin ou d’épicéa, ou de sapin et d’épicéa mélangés, brutes de sciage ou ressuyées ou séchées, éventuellement rabotées, présentant un cerne moyen d’accroissement inférieur à 6 mm pour les petites sections (8 mm pour les grosses sections), qui sont issues de la transformation dans des scieries agrées situées dans une aire géographique recouvrant la plus grande partie du massif jurassien, de grumes produites et récoltées dans certaines conditions dans les parcelles forestières de propriétaires agréés qui sont situés à plus de 500 mètres d’altitude dans le massif du Jura”.
L’Inao, qui assure la reconnaissance et la protection des signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine en France, précise que l’aire géographique de production s’étend essentiellement sur les départements du Jura, du Doubs et de l’Ain, et comprend deux communes de Saône-et-Loire. À l’origine, la volonté de faire reconnaître les propriétés des bois résineux issus du massif jurassien remonte à 1985. Né de la volonté de valoriser l’origine et la qualité de ces essences régionales, le projet a depuis lors été conduit sous l’expertise de Xavier Lacroix, président de l’AOC Bois du Jura. En 2001, l’élargissement de l’attribution des AOC par la Loi d’orientation forestière était venu raviver l’espoir d’une certification officielle. En 2002, avec l’aide de la Draaf de Franche-Comté et le soutien financier de l’État, un dossier de reconnaissance avait été monté pour être déposé en 2004 auprès de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Pour les porteurs du projet, l’homologation du cahier des charges de l’appellation d’origine contrôlée “Bois du Jura” par publication au Journal officiel de la République française le 15 mars constitue l’aboutissement de “15 ans de travail acharné et d’échanges avec l’Inao”.
Le chiffre : 85
En 2018, l’Association française pour l’AOC Bois du Jura comptait 85 adhérents : 61 producteurs forestiers, 4 exploitants forestiers, et 20 entreprises de scierie (entre 40 et 50% de la production locale de bois). Dans le massif jurassien, la filière bois génère plus de 2.000 emplois pour environ 235.000 hectares de forêts d’épicéas et de sapins.
(1) Arrêté du 8 mars 2019 portant homologation du cahier des charges de l’appellation d’origine contrôlée “Bois du Jura” – JORF n°0063 du 15 mars 2019 – texte n° 35 – NOR : AGRT1828192A.
(2) Lire par ailleurs : “Auvergne-Rhône-Alpes / Première AOC bois française pour le Bois de Chartreuse”, dans Le Bois international n° 39 du 17 novembre 2018.
Carte : Aire géographique de l’AOC Bois du Jura.
Voir notre édition verte, Le Bois International, Scierie, exploitation forestière N°12 …