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La crise du scolyte va s’amplifier : aide actée en Grand-Est et attendue de l’État

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De 1 million de m3 dans l’Est de la France en 2018, le volume d’épicéa scolytés pourrait passer à 3-4 millions de m3 en 2019, l’équivalent de la moitié des approvisionnements annuels pour cette essence. Tels sont les chiffres qui ont été mis sur la table du ministère en charge des Forêts le 9 mai par les interprofessions nationale et de l’Est. Quand l’Aquitaine et la Bretagne manquent de bois et pourraient en absorber 700.000 m3, une aide au transport a été sollicitée, notamment.

La filière s’active en régions Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté pour faire face à la catastrophe sanitaire qui touche les peuplements d’épicéa, à savoir la pullulation sans précédent des scolytes de cette essence, typographes et chalcographes, dont une importante amplification est attendue pour 2019. Les dégâts ont été gigantesques en 2018 dans le quart Nord- Est du pays (et plus encore en Allemagne et dans les pays d’Europe de l’Est et du Nord), catastrophe exprimée par les chiffres diffusés en fin d’année dernière que l’on sait maintenant sous-estimés : 1 million de m3 touchés (650.000 m3 en Grand-Est et 350.000 en Bourgogne Franche-Comté). Cette sous-estimation a été entérinée lors de la dernière réunion en avril de la cellule de crise Grand-Est, dont l’interprofession Fibois Grand-Est est la cheville ouvrière, et lors de l’audience récente, le jeudi 9 mai, de représentants de toute la filière (1) au ministère en charge des Forêts. Mais ce sont surtout les volumes scolytés attendus pour 2019 – 3 à 4 millions de m3– qui ont été l’objet des discussions. Non seulement c’est le propre de ce type de pullulation de s’intensifier la deuxième année (les dégâts en 2018 concernent une seule demiannée), mais en plus la saison la saison hivernale a été très douce !

Réveillés dès mars !

Le manque de gels intenses lors de cet hiver a engendré une survie plus importante qu’habituellement des typographes et chalcographes dont les foyers se sont développés à partir d’août 2018. Les attaques de printemps commencent généralement après quelques jours à 18-20 °C sans vent, ni pluie, ni gel la nuit, et elles sont intervenues très tôt en 2019. Alors que le Nord-Est du pays a été surtout touché en 2018, le Département santé des forêts (DSF) a invité dans un communiqué fin mars à la vigilance dans les Alpes, le Massif central et les Pyrénées où d’importantes pessières sont présentes et où le niveau des populations de scolytes de l’épicéa a augmenté en fin de saison 2018. «Les sécheresses à répétition de ces dernières années ayant affaibli les épicéas, particulièrement à basse altitude, la population importante de typographes dans l’environnement laisse craindre, sauf conditions climatiques particulières au printemps et/ou en été (pluie importante et continue, vent, froid), des attaques importantes en 2019, potentiellement supérieures à 2018, d’autant plus après un hiver 2018-2019 doux et relativement sec sur la majeure partie du territoire national. » Le DSF a mis en place des pièges au printemps 2019 répartis sur deux régions pour suivre l’émergence des scolytes de l’épicéa et pouvoir déterminer la date du premier pic de vol. Ils sont relevés tous les 2 jours environ. Les premiers pièges à avoir capté des envols ont été relevés près de Verdun, de Chaumont et de Besançon pendant la deuxième quinzaine de mars.

Reconnaissance de crise

Si le temps froid et pluvieux de début mai a laissé espérer un bref répit dans les envols de scolytes, nul répit pour les travaux des cellules de crise en Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté. «Les effets catastrophiques des ravages de scolytes, notamment en termes de marché, ont pu être plus ou moins jugulés par la solidarité et la bonne organisation – affutée après la tempête de 1999 – des acteurs de la filière dans l’Est en 2018, mais il en sera autrement en 2019», souligne Sacha Jung, directeur de Fibois Grand-Est. «En 2018, c’était une vague, ce qui nous attend en 2019, c’est le tsunami !» La filière demande incessamment de l’aide, pour «ce qui est plus sournois, plus insidieux qu’une tempête», comme le décrit Frédéric Levy, directeur commercial de la direction territoriale Grand-Est de l’ONF, et ainsi moins visible pour les autorités publiques. En région Grand-Est, région la plus affectée, elle a été entendue déjà ! «Il y a eu une vraie prise de conscience au niveau de la Région, qui a inscrit le sujet en plénière en mars dernier», raconte Sacha Jung. Une priorisation a été opérée parmi les mesures élaborées en réunion de crise en octobre (2). C’est ainsi que 5 millions d’euros d’avances ont été alloués par la Région pour l’aide à la trésorerie des entreprises de première transformation […]

Photo : L’extraction et la commercialisation bois scolytés est la priorité pour la filière.

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