Le 6 juillet à Colmar (68), divers représentants de la filière forêt bois ont signé la Charte de gestion collaborative de la crise des scolytes. Le changement climatique et l’augmentation des sécheresses ont été particulièrement favorables à l’affaiblissement des arbres et à la pullulation des scolytes, insectes qui ravagent les forêts de sapins/épicéas. En Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté, les forestiers comptabilisent déjà plus de 1.100.000 mètres cubes d’épicéas scolytés. L’année dernière, en 6 mois, ces épicéas représentaient, à eux seuls, 40% du volume de résineux habituellement récolté en un an dans ces régions.
Les conséquences de la crise des scolytes sont catastrophiques pour les forêts et les acteurs de la filière, de l’ordre de plus de 80 millions d’euros : dépérissement des forêts qu’il va falloir replanter massivement, dégradation du paysage par des coupes sanitaires obligatoires, perte de valeur des bois, dispersion des zones à récolter, impacts sur les trésoreries des transformateurs qui essaient d’absorber ces bois, difficultés de transport… En 2019, les spécialistes s’attendent à une crise de plus grande ampleur encore. C’est pourquoi, depuis l’automne dernier, tous les acteurs de la filière forêt-bois du grand quart Nord-Est se sont affairés autour de leurs interprofessions Fibois Grand-Est et Fibois Bourgogne-Franche-Comté pour élaborer un plan d’urgence.
Le 6 juillet, ils se sont collectivement engagés autour d’une dizaine de grands principes de gestion, destinés à garantir la pérennité des forêts. On peut notamment citer le monitoring des attaques, la priorisation des achats de bois malades à la place des bois sains, la réactivité dans la récolte et l’enlèvement des bois malades, la promotion de l’utilisation de ces bois bleuis par les attaques mais qui ont conservé toutes leurs qualités mécaniques, ou encore, et pas des moindres : le renouvellement des forêts dans le respect des critères de gestion durable.